Atelier Doré

Récemment, j’ai eu le plaisir de m’offrir un nouveau Macbook.

En ouvrant la boîte, j’ai eu un petit pincement au cœur, je savais que d’ici peu de temps, mon ordi flambant neuf, immaculé, serait … ma propre victime.

Les gens qui arrivent à conserver leur Macs dans leur état d’origine, ça m’a toujours sidérée, je les envie. Je ne sais pas comment ils font mais leurs câbles restent impeccables, pas besoin de les démêler ; les icônes et les applications sont rangées bien symétriquement sur l’écran vierge de toute poussière. S’ils mangent des cookies en se faisant une petite session Netflix en solo dans leur lit pendant les soirées un peu fraîches, pas moyen de le détecter.

Ma lune de miel avec mon ordi a duré à peu près 2 semaines. Ensuite les fichiers ont commencé à s’accumuler sur le bureau, mon chargeur s’est transformé en nœud gris informe et mes écouteurs en petite boule au fond de mon sac.

Mais n’allez pas croire que je n’ai pas essayé, j’ai vraiment fait des efforts.

Je les vois, ces femmes stylées à l’aéroport, avec leurs parfaits sacs à main pas-du-tout-pleins-à-craquer, avec leurs billets bien pliés et leurs coiffures impeccables. Moi, en comparaison, je suis un vrai capharnaüm ambulant – des vieilles fringues dépareillées et trouées, trop de bagages à main ; des kilos d’accessoires entassés dans mon sac à dos, au cas où (mes amis appellent ça mon look « Dora l’exploratrice »). Moi j’appelle ça mon look aventure, ou voyage autour du monde, mon look prête à tout en toute occasion. Mary Poppins, c’est moi, sauf qu’à la place d’un sac sans fond, j’en ai trois…

Pourtant je rêve du jour où, peut-être, je serai un peu plus gracieuse. Je ferai mon shopping chez COS, et pour définir mon style les gens diraient « épuré » et « sophistiqué sans en avoir l’air ». Je n’arriverai jamais essoufflée ou en retard à un rendez-vous, et je ne passerai pas 20 minutes à chercher ma carte de métro devant le tourniquet. Je n’aurai pas besoin d’avoir des épingles à nourrice dans mon porte-monnaie au cas où mes fringues d’occasion se déchirent, et je viderai régulièrement mon sac pour ne pas trimballer une fourchette et vingt millions de tickets de caisse (preuves d’une autre bataille perdue : « faire mes comptes »).

Est-ce que c’est une question d’âge (j’ai 24 ans) ou est-ce que j’ai le même ADN que Dora ? Est-ce que je serai l’exploratrice toute ma vie ?

by Georgia Graham< /em>