Sibling Summers
5 years ago by
C’est toute une aventure d’être entourée par trois frères.
Pendant toute mon enfance, j’ai vu tous les cailloux des bords de route devenir des murs d’escalade, et j’ai trouvé des boîtes de mes céréales vides dans le placard. Mais j’ai aussi eu une penderie dans laquelle personne ne piquait, et j’étais aux premières loges pour voir comment les garçons se comportent quand ils sont entre eux.
Nous sommes devenus proches avec mes frères – un plus vieux, deux plus jeunes, et nous étions très amis, des confidents à l’adolescence. Même si nous avons une différence d’âge de onze ans entre le plus vieux et le plus jeune et des carrières très différentes, de la finance au théâtre, nous avons cet indéniable lien que vous reconnaîtrez si vous avez des frères et soeurs. Et donc, il y a quelques années, au début du mois de juin, nous avons décidé de lancer une tradition de “voyages entre frères et soeurs” : pas de parents, pas d’amis, juste nous.
Pour notre premier voyage, nous sommes partis à Boston avec mes jeunes frères, là où vivait notre frère aîné à l’époque. Nous avons roulé ensemble jusqu’à la petite ville de Deer Isle, dans le Maine, et nous avons logé dans un Airbnb scandinave avec une artiste nommée Kendra et ses deux chats. Elle cherchait à vendre sa propriété, et nous étions intéressés. Nous nous sommes dit que nous allions en parler à nos parents et récupérer les bons documents, en enfants naïfs. Nous n’étions évidemment plus des enfants ; du lycée aux dernières années de fac, nous avions tous notre permis et avions (presque) tous le droit de boire. Mais tout ça disparaît quand nous sommes ensemble.
Nous nous sommes couchés tard pour parler et rire. Nous avons mangé d’incroyables friandises, des toffee puddings, que je n’ai jamais réussi à reproduire. Et nous avons rêvé de cette maison avec des fenêtres rouges au milieu d’un champs dans le Maine, une maison où nous pourrions passer encore plein d’autres nuits comme celle-là.
Le lendemain matin, nous avons pris la voiture jusqu’à l’Acadia National Park où nous avons fait du vélo pendant des heures et mangé des sandwichs au bord de l’eau. Il y a eu des moments où je me suis retrouvée à faire du vélo en silence quand mes trois frères m’abandonnaient derrière. Je savais que je finirais par les rattraper; je ne pouvais qu’espérer qu’ils m’auraient gardé des snacks.
Je pense souvent à ce voyage. Je ne suis pas sûre que nous nous soyons retrouvés tous les quatre, seuls, depuis. C’est parce que notre deuxième voyage entre frères et soeurs a eu lieu l’été dernier – et les choses ont beaucoup changé. Mon frère est marié et il a une fille. Cette fois, la petite Lowe, ma belle-soeur et son frère sont venus avec nous. Mon plus jeune frère a emmené sa copine et j’ai emmené mon copain, qui est depuis devenu mon fiancé. Nous nous sommes retrouvés à New York City et nous partis vers le nord, dans un van pour 15 personnes, vers Shandaken, une petite ville dans les Catskills.
D’un seul coup, nous n’étions plus quatre – et je n’étais pas sûre que nous serions un jour à nouveau quatre.
Nous avons passé le weekend à faire des barbecues, à jouer Settlers of Catan et à nous mettre au défi de plonger dans l’eau glaciale. Nous allions acheter à manger à 40 minutes de route – et nous avons laissé la moitié des courses dans le caddie. Nous avons mangé dans un deli douteux. Et beaucoup ri.
En ce moment, ce voyage obsède mon esprit et mon coeur. Ça n’a pas remplacé l’autre, celui où quatre gamins désabusés complotaient pour acheter une maison et faisaient du vélo jusqu’à ne plus avoir de jambes. Nous sommes maintenant plus vieux mais pas forcément plus sages. Je ne suis pas sûre que je comprendrais un jour Settlers of Catan mais je sais que ça me va, d’être entourée des gens que j’aime. J’ai gagné quelques frères et soeurs et depuis, encore quelques d’autres. C’est toujours la même aventure.
Et maintenant, plus tôt que nous ne l’avions pensé, la prochaine génération est là. Lowe, qui a maintenant un peu plus d’un an, est entourée d’oncles et d’une tante. Elle va continuer à nous accompagner dans nos voyages de frères et soeurs, et peut-être que, un jour, elle lancera les siens. Je la regarde et je me dis : quelle chance.
Photos by Gesi Schilling