Linda Hay
6 years ago by
Ce matin, nous vous avons présenté Linda et son style ici, mais nous n’avons pas pu résister à l’envie de lui poser quelques questions supplémentaires sur ses petits rituels make-up si parfaitement exécutés, et sur l’origine de sa passion pour le maquillage. A lire pour se faire plaisir !
Petite, avais-tu déjà cette passion pour le maquillage, ou est-ce venu plus tard dans la vie ?
Je pense que j’ai toujours eu cette obsession secrète pour le maquillage. Enfant, vers 5 ans, je peignais déjà les visages de mes poupées, je leur mettais des ombres sur les paupières, de la couleur sur les lèvres. J’ai même dessiné des cils à mon ours en peluche. Je leur coupais aussi les cheveux, et leur faisais des tenues, des améliorations que je pensais fantastiques !
J’adorais aussi regarder ma mère s’apprêter. L’observer me bouleversait : de voir comment, après chaque étape, elle me paraissait devenir de plus en plus belle. J’ai commencé à expérimenter sur moi à l’âge de douze ans, et ai exigé du fard à paupières au début du collège ! On était en 1973, et on m’a donné une palette avec trois couleurs mates : un bleu, un vert et un mauve très vifs.
Chaque matin, avant d’aller à l’école, je me demandais quelle couleur correspondait à mon humeur du jour. Ensuite, je l’étalais au doigt sur mes paupières. Je remarquais le côté mélancolique que ces fards donnaient à mon regard, et à quel point cela me rendait heureuse. Cela ne prenait que cinq minutes, mais cela suffisait à changer le cours de ma journée entière. Je regardais aussi les autres femmes et les filles, et étais fascinée par leurs maquillages et leurs méthodes. En 1982, je suis partie à Paris pour améliorer mon français à l’Alliance Française, et j’ai été repérée dans la rue par un créateur nommé Rafik. Je me suis retrouvée à défiler pour lui au Palace. J’étais aux anges jusqu’à ce qu’on me donne ma tenue : la vision de Rafik était un commentaire sur le système des castes en Inde, et moi, j’étais une « intouchable », ce qui voulait dire qu’il fallait que je défile pratiquement nue… Mon ensemble ressemblait à des haillons, un bout de tissu qui ne couvrait pratiquement rien… J’étais quasi-nue, alors qu’on avait donné aux autres filles des vêtements opulents, ornés de bijoux dans lesquels elles allaient et venaient. Les deux intouchables étaient les premières et les dernières à quitter le podium, ce qui veut dire que j’ai dû rester sur scène nue pendant un quart d’heure… Je n’en n’avais rien à faire, ce qui comptait c’était que je sois à Paris !
Je me souviens qu’avoir vu les artistes maquilleurs travailler avec les mannequins m’a fait l’effet d’une décharge électrique. Je n’avais pas idée que cela puisse être un métier ! J’étais mannequin et avais quitté mon école d’art sans diplôme, mais ce jour là, mon destin s’est décidé : j’allais devenir artiste maquilleur, et c’est ce qui s’est passé.
Quel est ton look make-up incontournable ?
Mon look de prédilection est très simple. Anticernes sous les yeux, et autour du nez. Des sourcils denses et bien brossés. Ensuite, recourber mes cils et les recouvrir de deux ou trois couches de mascara. Pour les occasions particulières, des lèvres rouges et mates. C’est triste, mais l’époque des paupières bleues, vertes ou mauves est révolue…
Quelles sont tes tendances maquillage de l’été qui ont retenu ton attention ?
Je suis toujours à l’affût des tendances maquillage estivales… En ce moment, il nous arrive une formidable palette de couleurs ! Il y a tellement de fards vifs et audacieux, et de mascaras pour compléter ou au contraire créer un contraste : un fard à paupières vert avec un mascara mauve. Du fard orange avec un mascara vert. Ça n’est pas pour les timides, mais c’est TELLEMENT fun ! On peut aussi tenter un mascara de couleur seul… Je compte remplacer mon noir habituel par du bleu cet été !
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Je trouve mon inspiration partout, dans les musées, les livres, les jardins, la nourriture ou même la céramique… Il suffit de regarder par la fenêtre pour trouver l’inspiration : la couleur du ciel, la façon dont bougent les nuages, ou la manière dont la pluie touche la vitre… L’inspiration est partout.
Le meilleur truc en matière de make-up ?
Il y a tellement de trucs et de raccourcis, c’est difficile de choisir, mais en voici quelques-uns :
– Cela me fait toujours rire quand une fille me dit qu’elle a utilise du papier toilette en lieu et place d’une feuille matifiante, mais c’est clairement une option.
– Si vous avez perdu votre crayon à sourcils, vous pouvez les mettre en ordre avec un applicateur de mascara propre, brun de préférence.
– Essayez d’utiliser le Sensual Skin Enhancer Foundation de Kevyn Aucoin pour faire du contouring… J’utilise souvent la teinte numéro 14 à cause de la couleur, de la texture et de la portabilité. Pas besoin d’en utiliser beaucoup, il en faut juste un peu, appliqué avec un pinceau en soie sur lequel on a enlevé l’excédent de produit avant de le poser sur la peau.
dear