Atelier Doré

Je n’avais jamais pris conscience du fait que j’étais submergée par la notion de choix jusqu’à ce que je me mette en quête d’une poubelle pour ma cuisine. Oui, une poubelle toute belle. J’ai déménagé en mai, et j’utilise toujours un seau en guise de poubelle (l’achat du seau a lui été assez simple). Mais pourquoi, Vanessa ?, me demanderez-vous. Déjà, sachez que rien que sur Amazon, il y a 64 315 résultats sous « poubelles ». Oui, soixante-quatre mille trois cent quinze.

Attention, je suis bien consciente que parfois, plus de choix égale plus de liberté, et je suis pour. J’adore la liberté. Je déteste la dictature. Mais là, je parle de choses banales. L’autre jour, avec une amie, on a décidé de rester à la maison un samedi soir pour se regarder un film. Une idée a priori toute simple. Eh bien on a perdu une heure à consulter toutes les plateformes de streaming, et à débattre du genre de film qu’on voulait voir : « Film ou série ? Drame ? Comédie ? Comédie romantique ? Non, pas un documentaire, c’est pour le lundi soir. Bon, et si on allait d’abord s’acheter une bouteille de vin ? » Je ne vous parlerai même pas de l’épisode du choix de la bouteille : il faisait trop chaud pour du vin rouge, le rosé semblait trop simple, on était trop vieilles pour de la vodka. Je n’aime pas trop le gin, et on avait bu du saké deux jours avant. Bon, va pour du vin blanc. Voilà, au moins, ça c’était réglé. Génial ! « Euh, attends, mais quel genre de vin blanc ? »

Je crois que vous voyez où je veux en venir donc je vous épargnerai les aléas de la commande du dîner. Bien sûr, on a choisi un film qu’on avait déjà tous vu (Lalaland). Je me suis endormie au bout de 20 min et je serais bien incapable de vous dire ce qu’on a fini par commander. (Le vin, par contre, était délicieux !)

Bref, je suis curieuse… est-ce que vous aussi, ça vous arrive d’être un peu dépassés par ces possibilités sans fin ? Est-ce que je suis la seule à regretter l’époque des cassettes vidéo et des walkmans ? Où il n’y avait qu’un type de lait à mettre dans son café ? Est-ce que vous aussi vous avez 23 autres onglets ouverts sur votre ordi ?

P.S: Barry Schwartz appelle ça le paradoxe du choix. Moi, j’aurais plutôt utilisé le terme de purgatoire inévitable. Je n’aime pas tout ce qu’il fait, mais je vous conseille de lire son livre ou de l’écouter en parler ici. C’est hyper intéressant !

P.P.S: Je ne suis pas la seule à souffrir de ce mal. Nat m’a harcelée pendant 15 jours avec la couleur de ses futurs rideaux. On a tout passé en revue : blancs, gris, occultants, à pompons, jaunes… Elle a finalement choisi du beige.

P.P.P.S: Si vous avez des idées de poubelles, je suis preneuse !