Bevza
5 years ago by
La semaine dernière, j’ai eu la chance d’assister au défilé de Bevza intitulé “Closet” (placard).
En marchant vers le défilé depuis notre bureau (à environ 15 minutes à pied), j’ai vu les vitrines si familières du quartier ukrainien de Manhattan. Ironiquement, la créatrice Svetlana Bevza est elle-même ukrainienne. Et j’étais surprise et heureuse de voir qu’elle avait choisi l’Ukranian National Home pour présenter sa collection.
Je ne me rendais pas compte que la collection entière allait être tissée de nostalgie et d’allusions à la ville natale de la créatrice, Kyiv.
Le podium était installé dans une grande salle avec un haut plafond décoré de panneaux en bois d’inspiration constructiviste. Les chaises noires alignées en quatre rangées égales m’ont fait penser aux réunions de centre culturel qui se tenaient dans toutes les villes d’Ukraine. Mais ici, en revanche, elles étaient remplies de spectateurs habillés avec goût. Peut-être que c’est moi qui en fais trop et que je projette ma propre nostalgie de mon pays natal, ou peut-être que c’est ce que la créatrice cherchait à évoquer, au milieu de ce public distingué.
Quand les mannequins sont enfin apparues, l’une après l’autre, une femme a commencé à décrire chaque style en particulier, en expliquant au public ce qui avait inspiré la créatrice pour certaines pièces. Certains commentaires étaient assez francs, d’autres avaient ce petit twist qu’on peut ne pas remarquer étant donné la nature particulière de l’humour d’Europe de l’Est – sec et difficile à comprendre dans les pays plus expansif. L’ironie était, je pense, au coeur même du défilé et des créations de cette saison.
Evidemment, je ne peux pas ne pas vous dire l’admiration béate que j’ai ressentie en regardant ces vêtements élancés et élégants. Si féminins, ils semblent très simples à première vue mais ils sont construits de manière à exprimer beaucoup. Est-ce que c’est le moment de faire un commentaire niais du style “nous sommes comme ça, nous autres femmes, non ?!” Hum, dur de m’en empêcher.
Les variations sur une robe blanche que Bevza présente chaque année et une veste à larges épaules carrées façon années 80 font partie de mes pièces préférées. Une autre pièce que j’adore tant elle est éblouissante, c’est une doudoune qui ressemble à un manteau de fourrure de loin. Oui, vous avez bien lu. C’est une doudoune mais l’imprimé graphique évoque une fourrure de luxe. Et voilà un autre twist incroyablement chic.