Tie-Dye: What’s Old is New Again… and Again
5 years ago by
Pour respecter le thème de “grandir”, nous avons chargé Christina de prendre une des pièces préférées de notre enfance, et de composer avec un look élégant et sophistiqué – le tie and dye !
Pour accompagner cet article, nous avons demandé à notre chère amie Amelia de nous parler du retour de la mode du tie and dye. Avec le style spirituel qui la caractérise, elle se plonge dans son histoire et remet en contexte notre toquade d’adulte pour ce motif apparemment adolescent.
Tout s’est bien passé… pendant au moins 45 minutes. Mais ensuite, à notre tout premier concert, nous avons été chopés par la sécurité pour travail sans permis et ils ont confisqué tout notre stock. Ils m’ont laissé les $12 que j’avais gagnés et, environ 12 minutes plus tard, j’ai dépensé mon argent pour acheter un t-shirt tie and dye à un autre vendeur à la sauvette. D’un point de vue commercial, c’était absurde : j’avais une dette de $3 (sans compter que j’étais assoiffée), et l’été avait à peine commencé. Mais je m’étais acheté un ticket d’accès en coton pour le monde de la contreculture, et ça me semblait un investissement valable.
Au vu de cette première expérience avec le tie and dye, j’étais surprise d’observer les tourbillons psychédéliques sur les podiums et dans les collections de haute couture cette année. Prada, R13, Paco Rabanne, et Proenza Schouler ont tous mis du tie and dye dans leurs collections de printemps. La directrice artistique de Dior, Maria Grazia Chiuri, a même créé des robes de haute couture en soie tie and dye. Un t-shirt tie and dye Stella McCartney se vend facilement $395 sur Net-a-Porter (on pourrait donc dire que j’avais fait une bonne affaire en 1999).
Évidemment, même dans les années 90, j’étais déjà en retard sur la mode kaléidoscopique. D’à peu près 3 000 ans. Les premières traces de teinture datent de la dynastie Tang en Chine entre 618 et 906 avant JC. Le tie and dye, tel qu’on l’imagine, la technique qui consiste à nouer des pièces de tissus entre elles pour créer des motifs blancs sur un fond coloré, date du 8ème siècle au Japon et en Indonésie. C’est une forme d’art nommé shibori ou teinture par nouage, une expression poétique étant donné l’aspect rebelle du tie and dye dans les années 60.
Et puisqu’on en parle, le tie and dye est d’abord associé aux années 60, même si la tendance était déjà forte dans les années 20 et 30 (les femmes se sont tournées vers le tie and dye maison pendant la Grande Dépression pour se créer de nouvelles maisons et un nouveau décor intérieur bon marché). Janis Joplin, Joe Cocker et John Sebastian portaient tous du tie and dye sur scène à Woodstock en 1969. Jerry Garcia le portait aussi en t-shirt, ainsi que des hordes de fans de Grateful Dead, des Deadheads, qui considéraient le tie and dye quasiment comme une religion.
Cet été va marquer les 50 ans de Woodstock, un anniversaire important qui est peut-être partiellement responsable du retour de ces couleurs hallucinogènes dans nos vies. Difficile d’ignorer aussi les parallèles politiques – mettez Trump à la place de Nixon, eh bien la bataille pour les droits civiques est aussi à fond en ce moment qu’à l’époque. Dans les années 60, le tie and dye était un symbole de protestation et d’individualité autant qu’un symbole d’espoir. Et l’espoir version prêt-à-porter est tout aussi bienvenu qu’avant.
A un niveau personnel, cet anniversaire marque aussi les 20 ans de ma découverte du monde du tie and dye. Ça m’a donc semblé parfaitement approprié quand je me suis retrouvée, lors d’un récent voyage au Salvador, à Hacienda Los Nacimientos, une ferme d’indigo bio juste à la limite de la ville coloniale de Suchitoto. La ferme est ouverte au public et les visiteurs peuvent la visiter pour apprendre comment cette superbe teinte était cultivée et extraite, et suivre un atelier sur les méthodes shibori. Cette zone est célèbre pour son indigo et les locaux en sont fiers, ce qui explique pourquoi vous verrez partout dans Suchitoto des hommes et des femmes vêtus de bleus de différentes teintes. Même les bâtiments de l’époque coloniale, dont beaucoup ont des façades de couleur pastel estompée, ont un air de tie and dye. “C’est une ville tie and dye”, s’est exclamé un de mes compagnons de voyage. “C’est la cité perdue de l’Atlantide du tie and dye.”
Rhina de Rehmann, la propriétaire de l’Hacienda Los Nacimientos, a ouvert la ferme en 1995, peu après la fin de la violente guerre civile qui a duré 12 ans au Salvador. Elle avait un double but : employer de nombreux anciens militants – beaucoup d’entre eux se battaient depuis leur adolescence et ils ne connaissaient que la guerre – et leur apprendre de nouvelles compétences en matière d’agriculture et de tissus. Elle voulait aussi faire revivre un peu de l’ancienne gloire du Salvador. A l’époque coloniale, l’indigo était tellement précieux qu’on parlait “d’or bleu” et le Salvador était un des plus grands producteurs au monde. Tout s’est arr?té quand les teintures synthétiques ont été introduites et la version naturelle a été abandonnée. Mais ça a changé aujourd’hui, selon Rehmann. Grâce à la montée en puissance de la mode écolo dans les dernières années, les marques ont fait preuve d’un intérêt renouvelé pour les teintures naturelles. L’Hacienda Los Nacimientos fournit maintenant des couleurs à des grandes marques comme Levi’s, Gap, ou Benetton. Et grâce au boom de l’industrie de la teinture, Rehmann peut soutenir sa communauté en créant des postes.
Voilà peut-être la vraie raison du retour de la mode des arcs-en-ciel colorés tie and dye : alors que la mode fait plus attention aux pratiques durables, les clients rêvent de vêtements organiques et réels. Et qu’est-ce qui pourrait être plus réel que le tie and dye – une forme d’art que beaucoup d’entres nous avons pratiquée, en nous salissant littéralement les mains au passage ? C’est une tradition rare qui séduit à la fois les fans de haute couture dans les couloirs sacrés de Dior et les gamins turbulents dans le tourbillon des colos.
Jerry Garcia chantait une chanson intitulée “Standing on the Moon”, en référence aux enfants du Salvador et aux misères de la guerre civile. Est-ce qu’il n’aimerait pas savoir aujourd’hui que certains de ces enfants produisent aujourd’hui des teintures à faire pâlir d’envie des Deadheads ? Le cercle est bouclé. Et peut-être mieux, peut-être que ce n’est pas un cercle mais une glorieuse, vibrante torsade.
(English)
T-Shirt and Pants, Stella McCartney; Shoes, Tibi
Jumpsuit, John Elliott; T-Shirt, Collina Strada
Top, Collina Strada; Skirt, Proenza Schouler; Shoes, Tibi
Hoodie, Polo Ralph Lauren; Briefs, Land of Women
Shirt, Proenza Schouler; Dress, SVNR
Dress, John Elliott; Necklace, Wald Berlin
Oh dear, I love this look and this haircut… You just made me want to have my hair cut this way for the summer, it’s gorgeous.
Model, dancer, beautiful young woman, I just love these pictures… I wish I was 20 again (in my dreams). But being 20 in my head is basically the same, right?
yes Tie Dye Chic. we are LOVE TANJANE and hand dye in OJai California since 1998. love the story beautiful tie dye!
La slip dress : facile a porter et tres feminine. Les deux en photos sont magnifiques. (Le modele y contribue !) :-)
Tie dye is cool but that HAAIIIRRRCUUT! Screenshotting to bring to my stylist.
same! :)