Atelier Doré

L’héritage français de Lara Melchior, qui est née, a grandi et vit à Saint-Germain-des-Prés, se traduit dans son style, classique. Sincérité, douceur, créativité tout en nuances, autant de qualités qui nous ont donné envie de croiser son chemin, plusieurs fois déjà depuis six ans et sa première apparition sur notre site.

Depuis, on a eu le plaisir de voir Lara évoluer (à Paris et New York), y compris en tant qu’artiste. C’est génial d’avoir vu cette jeune créatrice pleine d’allant évoluer en une femme à la tête d’une marque à succès, maman d’une petite fille adorable

Lara nous a une fois encore accueillis dans son élégant nid, où on a pu discuter philosophie de vie et garde-robe intemporelle, cette dernière étant truffée de pièces sublimes, mêlant neuf et vintage. Son style vestimentaire, qui n’est pas sans rappeler les bijoux qu’elle conçoit, est assez minimaliste et simple, ponctué de quelques pièces phares du moment, comme ce jean Vuitton hautement désirable.

Ton style en trois mots.
Fonctionnalité et esthétique plutôt que surenchère.

Ta pièce préférée du moment ?
Mes mocassins Gucci… sobres et confortables.

Ta pièce qui a la plus belle histoire ?
Mes chemises et ma robe Charvet sur-mesure. On peut choisir le type de tissu, de col, de manches, de faire broder ses initiales… C’est mon histoire préférée !

Comment le fait de vivre à Paris influence-t-il ta façon de voir la mode ?
Je ne sais pas… Je suis fidèle à mon quartier parisien de Saint-Germain-des-Prés… je me sens chez-moi là où j’ai mes attaches. C’est là où je suis née, où je vis, où j’ai mon atelier, où je crée et conçois à la main mes collections de bijoux. Donc je dirais qu’on retrouve certainement un petit côté « germanopratin » dans mes collections.

Quelles sont les marques de bijoux qui ont pu te donner envie de créer les tiens ?
Boivin, Belperron, Marc Auclert, De Vera, Calder, Després, Braque…
J’adore les créations d’artistes. Il y a moins de contraintes, les pièces sont plus libres et spontanées… ce qui leur donne une tout autre dimension et les rend intemporelles.

Comment ta façon de vivre influence-t-elle ton style personnel ? Depuis que tu es maman, tu as changé ta façon de t’habiller le matin ?
Depuis que je suis maman, je me prends beaucoup moins la tête sur ce que je vais porter le matin… Je fais dans le classique, le standard. Je recherche plutôt des pièces qui vont allier tissus de qualité, coupes élégantes, basiques incontournables, tout en restant féminines… Un style confortable !

Comment ton style a-t-il évolué avec les années ?
Je commence à comprendre ce qui me va (presque). J’ai des goûts plus affirmés, je suis plus sélective !

Une figure qui t’inspire en particulier ?
Lee Miller.

A quelle femme penses-tu en créant tes bijoux ? Comment la vois-tu évoluer ?
Je vois les bijoux comme des objets, des sculptures plus que comme des accessoires. J’ai envie de créer des pièces intemporelles qu’on aura envie de garder longtemps, de transmettre à quelqu’un qu’on aime.
Je suis très sensible et attentive aux détails qui font qu’une femme est élégante : son port de tête, sa démarche, le timbre de sa voix, sa curiosité, sa culture…

La personnalité transparaît dans la façon dont on s’habille, dont on porte ses bijoux, ce n’est pas juste une histoire de superposition de marques.

Tes goûts en matière de décoration sont-ils un prolongement de tes choix vestimentaires ? As-tu un uniforme par défaut au quotidien ?
J’essaie d’épurer mon appartement et ma penderie autant que possible, mais j’ai l’impression que ce n’est jamais suffisant.

Comme je ne me prends plus la tête pour m’habiller le matin, effectivement, je pense que j’ai un uniforme… Jean taille haute, pull et boots.

Où trouves-tu l’inspiration ? Es-tu parfois à court ?
J’aime bien cette citation d’Henri Matisse, « Il y a des fleurs partout pour ceux qui veulent vraiment les voir. »

Mais je trouve l’inspiration auprès de l’artiste iranien (qui était mon professeur d’art) Farhad Ostovani, ou Calder, Brancusi, Cy Twombly et ses sculptures. L’inspiration vient aussi de rencontres fortes, comme Marc Auclert qui crée des bijoux modernes à l’aide de pièces anciennes. J’aime aussi beaucoup des endroits comme De Vera à New York.

Évidemment, la création présente quelques défis, on ne peut pas toujours aller dans la direction qui nous plaît. La création de bijoux comporte de nombreuses contraintes qui peuvent éloigner de la création pure.

Quand tu voyages pour le boulot, qu’emmènes-tu toujours avec toi ?

Trois essentiels : une grande étole en cachemire, un manteau Céline et mes bijoux.

Trois choses qui tu sauverais dans un incendie ?
Mes albums photo, les tableaux de mon grand-père, mes bijoux personnels, qui ont chacun une histoire…