Atelier Doré

Mon enthousiasme s’est déclenché à la minute où Kim Bucci nous a ouvert la porte de chez elle. Kim est un peu la femme de mes rêves. Le genre de femmes dont la vie m’inspire pour la mienne. Elle a une approche réfléchie, pleine d’empathie et d’attention à l’histoire, pour tout, son style, sa maison, ses choix parentaux, sa carrière.

Elle possède et dirige, avec sa partenaire et associée, Rivertown Lodge, le premier boutique hôtel de Hudson (vous allez en voir beaucoup plus dimanche prochain !).

Je vous présente Kim et vous souhaite un bon deuxième dimanche en notre compagnie à Hudson !

Ton style semble très féminin mais en même temps pratique et accessible. En quoi a-t-il changé avec le temps ?

J’adore m’habiller, et ce, depuis que je suis toute petite. Quand j’étais plus jeune, je n’avais quasiment que des pièces vintage, avec une inspiration déguisement. Je me constituais un look pour chaque évènement. Et la plupart des mes vêtements étaient très structurés. J’adorais les péplums des années 40 et les tailles de guêpe des années 50 avec de très grandes jupes (c’est encore le cas d’ailleurs).

La naissance de mes filles et mon déménagement dans le nord de l’état de New York ont contribué à adoucir mes tenues. J’adore les robes et je porte rarement des pantalons. J’ai besoin de pouvoir aller me balader avec mes enfants dans les bois avant le début de la journée à l’école agricole, de retourner à l’hôtel pour un évènement sans perdre trop de temps à me changer.

J’ai toujours adoré les motifs mais j’ai remarqué que je suis de plus en plus portée vers les fleurs et les couleurs naturelles depuis que j’habite à Hudson. Maintenant, j’ai moins d’occasions de porter des tenues formelles mais quand c’est le cas, j’ai envie de vêtements plus frais et modernes. Le fait de vieillir m’a donné envie de changements et de nouveaux looks. C’est amusant de se régénérer à chaque décennie.

Parle-nous de cette superbe maison : pourquoi, comment, son histoire, les sources d’inspiration pour l’aménagement intérieur ?

La maison a été construite dans les années 1890 par un magnat du bois, en cadeau de mariage pour son fils. Au moment de chercher des espaces pour un hôtel, on me l’a suggéré pour en faire un bed and breakfast. Après la visite, je n’arrêtais pas d’y penser, comme ma future maison. Je savais que mon compagnon, qui est obsédé par Stanford White, allait adorer les subtiles menuiseries (il y a même un relief en bois de Rip Van Winkle dans le bureau) et je rêvais de cette grande double porte, ouverte pour laisser entrer la lumière.

C’est la dernière maison de la colline, en lisière de la ville, et elle évoque un peu un perchoir. Il était donc important pour nous de préserver et utiliser ces espaces où l’on peut admirer ces vues, comme le porche extérieur et le palier du deuxième étage. Tout était couvert de papier peint quand nous l’avons achetée donc nous avons gardé les plus originaux et intéressants (une scène de forêt au centre de la maison), et nous avons peint le reste des murs dans un blanc chaleureux pour alléger l’atmosphère sans perdre la texture.

Nous avons essayé de moderniser l’intérieur sans ruiner le style de la maison, ce qui s’est révélé relativement facile puisque nous sommes en plein territoire Shaker et que leur mobilier a toujours été moderne et classique. L’éclairage de nos amis de Workstead a contribué à créer des lignes pures dans la maison pour distraire des lourdes antiquités.

La maison semble familiale, confortable et habitée mais aussi cool et élégante. Etait-ce un équilibre important pour vous au moment de l’aménagement ?

Cet équilibre est crucial à mes yeux. Je n’aime pas les choses qui semblent fausses ou trop mises en scène en matière de design. J’aime que les objets qui m’entourent soient à la fois beaux et utiles – je veux pouvoir les utiliser tous les jours, donc je choisis des pièces utiles que j’aime voir, sentir. J’ai deux jeunes enfants donc je ne peux plus faire les mêmes choix qu’avant (à l’époque où le pire scénario envisageable était un ami bourré qui renverserait du vin rouge sur le canapé pendant un dîner !) mais c’est un bon challenge design de chercher des objets et des tissus durables qui vieillissent bien et qui sont beaux.

La pièce la plus précieuse de ton placard ? Et de ta maison ?

Les pièces les plus importantes à mes yeux le sont parce qu’elles ont une histoire romantique.
Mon vêtement le plus précieux me vient de ma grand-mère, une robe fourreau de cocktail noire, avec un col roulé. Ce n’est pas quelque chose que j’aurais naturellement choisi, mais je peux l’imaginer, debout à côté de son bar bicolore doré/cuir, à distribuer des coupes de champagne et je peux la sentir me transmettre ses talents d’hôtesse à travers les générations.
Merci Bammy !

Et ce que je préfère dans la maison, c’est la table à manger des grands-parents de mon partenaire, faite dans les années 20 à Portland, Oregon. Quand nous l’avons prise dans la maison de ses parents, elle était couverte de taches mais nous avons réussi en la ponçant et en la cirant à en faire la pierre angulaire de notre vie sociale. J’adore les grands dîners, ceux qui sont prévus comme ceux qui sont spontanés, et nous avons la chance de partager souvent nos repas avec notre grande famille à Hudson. C’est agréable d’être assis à une table qui a rassemblé tant de gens de cette manière.