Atelier Doré

Sarah Staudinger, c’est le genre de fille qu’on pourrait croire échappée de l’imagerie du passé, elle a l’élégance tout en douceur d’une princesse des 70s (à la Caroline de Monaco ou Jackie O), avec un esprit californien bohème contemporain. Bien sûr, Brianna et Djuna sont deux de ses meilleures amies, qui se ressemble s’assemble… et là, on a affaire à trois immenses beautés !

Elle vit dans un adorable petit bungalow de Venice Beach qu’elle partage avec son copain George et son chien, Flea… le tout décoré avec un mélange parfait de mobilier vintage éclectique et de murs aux tons très doux…. Le cadre idéal pour sa garde-robe. Elle porte la ligne qu’elle a créée, STAUD, mais sait aussi glisser quelques pièces Prada et Gucci dans ses tenues. Sans oublier ses b.o. Céline qui se marient avec tout…

Ton style en trois mots.

Prof de dessin chic.

Si tu devais choisir une tenue à porter tous les jours ?

J’adore les combi-pantalons, parce que ça permet de s’amuser avec les superpositions, ce qu’on met dessous ou dessus. Mais bon, j’essaie encore de trouver la combi-pantalon qui m’évitera d’avoir à me déshabiller entièrement pour aller aux toilettes.

Tes collections sont des pièces classiques d’inspiration vintage, et on retrouve la même esthétique dans ta garde-robe. D’où te vient cette passion pour le bon vieux temps ?

J’adore les choses qui ont été bien faites et qui ont une histoire. Avant l’ère de la fast-fashion, les vêtements étaient fabriqués avec beaucoup plus de soin et d’attention. Et avec des vêtements vintage, on se sent différent. On ne sait pas exactement d’où ça vient, mais on sait qu’il y a une histoire derrière, qu’on poursuit à notre manière. C’est une pièce qu’on ne verra sur personne d’autre, ce qui la rend plus spéciale encore. J’ai un lien beaucoup plus fort avec mes pièces vintage, qu’avec des vêtements de créateur ou des vêtements neufs.

Tu as vécu à LA, NY et Sayulita, comment cela a-t-il influencé ton style ?

Au Mexique, on est plus minimaliste. Une pièce chic toute simple, avec quelques accessoires originaux. A NY, c’est le contraire. Et à LA, on est au milieu. C’est un équilibre parfait. Ce qui me manque, c’est de m’emmitoufler. J’adore les manteaux, et ici il fait rarement assez froid pour en porter.

L’œil de biche, ça a l’air d’être ta signature make-up. Comment as-tu commencé à te dessiner ce trait d’eye-liner ?

Petite, j’adorais regarder les vieilles photos de ma mère et de ma marraine, Cher, dans les années 60. Elles avaient tout bon. Je crois que ça a commencé comme ça.
Leur trait d’eye-liner était beaucoup plus marqué, elles en mettaient sur la paupière inférieure et supérieure et terminaient par une espèce de virgule à l’accent dramatique.

Tu as une icône pour le style ?

Ça change d’une collection à l’autre, mais en ce moment, j’essaie de retrouver les looks de Carolyn Bessette Kennedy. J’aime aussi beaucoup le look estival de Slim Keith, parce que je rentre du Mexique.

En matière de style, qu’est-ce qui est le plus important pour toi : le confort, la beauté ou l’originalité ?

L’originalité. Quand je commence à m’habiller, je pense confort, mais peu à peu, ça évolue vers quelque chose d’étrange. L’œil de biche, ça me permet de garder une certaine constance.

Ta taille n’a pas l’air d’être un frein à ton style, tu es toujours très élégante. Des conseils stylistiques pour les filles qui ont du mal à s’habiller parce qu’elles sont très grandes ?

Assumez. Si un pantalon est trop court, je le porte quand même. Je porte souvent de longues vestes, ce qui accentue ma grande taille. La superposition, c’est toujours très réussi quand on est grand. On peut se permettre plus de choses puisqu’on occupe plus de place. J’ai de très grands pieds, l’inconvénient de mesurer plus d’1 m 80. Pourtant, je continue les mêmes erreurs. Pendant la dernière fashion week, je me suis ruiné les pieds à cause de chaussures trop serrées. A Paris, on a envie de tout faire à pied même si on a un peu mal aux pieds. Du coup, le troisième jour, on boîte et on finit par avoir besoin d’un chauffeur. Marcher, c’est sympa, mais est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Ou sinon, on opte pour des chaussures confortables ?

Comment ton style a-t-il évolué avec le temps ?

L’art et la culture m’ont beaucoup inspirée. Je me compare à une prof d’arts plastiques en plaisantant, mais c’est un peu vrai. Je me sens inspirée par les artistes et leur vie, et ça influence mon style au quotidien comme mes créations. Mais je suis passée par plein de phases différentes.

Mes différentes phases :
Petite, j’étais très féminine.
Au lycée, c’était cool et décontracté.
Ensuite fun et sexy.
Ensuite, ultra-fashion, mais pas dans le bon sens du terme, un peu à la Henrik Vibskov, ce qui n’était pas très heureux sur moi.
Ensuite, party-girl : ultra-maquillée avec des robes beaucoup trop courtes.
Célibataire chic.
« En couple » chic.
Et là, prof d’arts plastiques.

Ton spot vintage préféré à LA ?

Collection à Echo Park. La proprio, Elizabeth, a beaucoup de goût, elle a une collection Prada des années 90 sublime, et une sélection denim vintage fabuleuse. Depuis quelque temps, on propose quelques pièces vintage Collection dans notre showroom d’Arts District. Ce n’était pas évident de proposer du vintage dans notre espace, mais les pièces Collection sont tellement bien sélectionnées qu’elles se marient très bien avec les créations Staud.

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