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Career / Jean Philippe

11 years ago by

Le jour où Jean-Philippe Delhomme a fait un portrait de Scott et moi sur son blog, j’ai vraiment cru que j’allais m’évanouir.

Depuis, on s’est rencontrés, et on est devenus copains. Je ne crois pas qu’il se rende compte à quel point je suis intimidée quand je suis avec lui…

Il fait partie des artistes que je place très haut et que j’admire encore plus après les avoir rencontrés. C’est rare.

J’ai adoré ses Polaroïds de Jeunes Filles dans le Glamour des 90’s. J’ai adoré ses campagnes pour Barney’s. J’adore son blog et son alter ego the Unknown Hipster me fait hurler de rire.

Et bien voilà, The Unknown Hipster vient de sortir un livre et il faut que vous le lisiez à tout prix.

À cette occasion, j’ai demandé à Jean-Philippe s’il serait d’accord pour qu’on ait une conversation autour de son travail. Et que je lui rende visite dans son studio de Bushwick.

Il a dit yes, et yes. On a trop de chance.

Te considères-tu comme un illustrateur ? Comment définis-tu ce que tu fais ?

Ce n’est pas une question facile. J’écris, je peins aussi. Je suis donc illustrateur la plupart du temps, mais je fais aussi d’autres choses. Je pense qu’au bout du compte, ce n’est pas le plus important. Tu dessines, tu peins, tu vis comme un artiste. C’est tout. Parfois tu travailles pour des clients, d’autres fois c’est pour toi-même.

Comment as-tu débuté ?

J’étais aux Arts Déco à Paris. Un jour, je suis allé à un dîner où on m’a montré des illustrations de magazines – je n’avais jamais réalisé qu’il y avait des illustrations dans les magazines. Je me suis dit que c’était ce dont j’avais envie, faire des illustrations pour les magazines et aussi des affiches.

Du street art, donc ?

Non, pas du street art, mais des affiches. Comme les affiches publicitaires des années 60, quand elles étaient encore peintes. Raymond Savignac était l’un des plus célèbres affichistes, et j’admire son travail.

Les affiches, c’était un travail pour les passants, parfois une commande pour des clients, mais à chaque fois, quelque chose que tout le monde pouvait voir. Pour moi, c’était important de faire partie de la vie quotidienne. Les gens pouvaient voir mon travail, ou pas. Ça pouvait rester dehors pendant un temps puis disparaître. J’aimais l’idée que ça se renouvelle sans cesse. C’est aussi ce que j’apprécie avec les magazines. Tu fais quelque chose et tu ne sauras jamais qui le verra.

Comment es-tu arrivé là ? L’as-tu décidé ? Parce que moi, je n’y connaissais rien. Je n’ai pas fait les Arts Déco, mes parents ne voulaient pas que je sois artiste, ils étaient du genre : « Non, non, tu n’étudieras pas ça. » Alors j’ai appris seule. J’étais nulle ! On m’a conseillé d’aller voir des directeurs artistiques, donc c’est ce que j’ai fait. Mais je savais à peine ce qu’était un directeur artistique. Alors j’ai fait un portfolio et je suis allée frapper aux portes, sans rendez-vous ni rien. Certains directeurs m’ont dit : «Non, je ne veux pas vous voir.» Et d’autres : « Ça ne convient pas à notre magazine, mais vous pourriez peut-être faire ceci ou voir cette personne-là. » C’est comme ça que j’ai commencé.
Et toi, comment as-tu décroché ton premier job ?

La toute première chose que j’ai faite, c’était de petits dessins en noir et blanc pour Rock & Folk, parce que je m’intéressais beaucoup à la musique. Une fille qui travaillait dans le même atelier que moi m’a dit : « Mon père est directeur artistique chez Rock & Folk. Tu devrais aller le rencontrer. » Alors je suis allé chez Rock & Folk. J’avais environ 22 ans. J’étais excité d’aller là-bas parce que c’était des gens que je n’aurais jamais imaginé approcher. Je pensais que ces musiciens allaient regarder mes dessins, des choses naïves, comme ça…

Après ça, j’ai commencé à travailler la couleur et la peinture, et j’ai fait comme toi, un portfolio. J’ai passé des centaines de coups de fil pour essayer d’obtenir des rendez-vous.

T’es-tu parfois senti découragé ?

Ça peut paraître fou, mais j’étais excité par tout ça. J’ai fait la même chose à Londres. Juste passer des coups de fil. C’est des moments difficiles. Mais un jour ou l’autre, les gens finissent par te voir.

Comment, en tant qu’artiste, gères-tu les hauts et les bas ?

En fait, je n’en sais rien, je n’y pense pas, c’est tout. Tu n’as pas envie de penser à ces choses-là. Je suis constamment à la recherche de nouvelles choses, en quête d’inspiration. Je commence à travailler sur un livre ou bien je vais me mettre à faire des tableaux, des portraits. Et depuis un long moment, je tiens un blog.

Une chose est sûre, il ne faut pas passer sa vie à attendre. Attendre, c’est être bloqué, c’est mauvais. Il faut essayer de rester en mouvement, même si c’est pour partir vers une direction nouvelle.

Et l’argent ? Tu réussis toujours à ce que ça fonctionne ou bien ce n’est pas important pour toi ?

Les premières années, c’était assez fragile mais après quelques temps, j’ai eu la chance d’avoir assez de travail. Par contre, je pense que si j’étais resté en France, ça ne se serait pas passé de la même façon. J’aime l’idée de vivre comme un photographe. Si tu es photographe, tu n’es pas attaché à un endroit précis, tu te déplaces, tu bouges et tu vois comment sont les gens. Et puis tu peux voyager avec ton travail, et c’est une idée qui me plaisait. Ça ne m’intéressait pas du tout de rester dans mon studio, dans ma maison à Paris.

Parfois, tu dois bien accepter de faire des jobs commerciaux, non ?

Bien sûr. Mais si c’est seulement pour l’argent, honnêtement, ça ne fonctionne jamais. Si tu sens que tu fais quelque chose pour l’argent, tu ne devrais pas le faire. A moins, bien sûr, de ne plus avoir d’argent et d’être dans le besoin, c’est quand même mieux que de tuer quelqu’un ! (rires)

 

Plus sérieusement, je ne pense pas que ce soit la meilleure façon de commencer un job. Tu dois être intéressé par ce qu’on te propose et sentir que tu pourrais en faire quelque chose d’intéressant. Et puis, il ne faut pas oublier que ton prochain job en dépend.

J’écoute beaucoup de musique et si un musicien que j’apprécie sort un disque épouvantable, je me sens mal pour lui. Tu n’as pas envie de faire un truc minable. L’essentiel, c’est d’arriver à faire des choses dont tu es satisfait et que tu peux montrer aux gens que tu apprécies.

Quand j’ai commencé à faire des illustrations, j’ai réalisé que je passais ma vie assise à mon bureau, alors que je suis une fille très sociable. Je me suis dit que j’allais finir totalement déprimée à force d’être isolée.

C’est à ce moment-là que j’ai ouvert le blog. Et toi, comment fais-tu des rencontres ? Tu fréquentes beaucoup d’artistes, tu as beaucoup d’amis qui sont écrivains. Et je devine que tu puises beaucoup d’inspiration dans le monde dans lequel tu vis. Je trouve que ce que tu dis est très intelligent, voyager, se déplacer. Mais comment procèdes-tu ? Comment réussis-tu à faire ça ? Ça peut être un job tellement solitaire.

Oui, tu peux te sentir vraiment isolé. En fait, quand tu travailles, la solitude est nécessaire parce que si tu peins ou si tu dessines, tu ne peux pas le faire en parlant au téléphone en même temps. Tu dois donc accepter cet isolement, c’est difficile mais c’est la seule façon d’y arriver.

Mais si tu t’intéresses à ce que tu fais, alors ce n’est plus si dur. Si je travaille sur un projet qui me passionne, je me moque d’être isolé.

Mais j’aime rencontrer des gens quand je voyage. C’est plus difficile de faire des rencontres à Paris. C’est plus compliqué parce que les Français ne se laissent pas approcher facilement. Mais finalement, tu réalises que tu as plus d’amis que tu ne le crois.

Tu sors beaucoup ? Est-ce que tu t’es déjà senti appartenir à une bande, à une scène ?

Non, jamais. Je n’ai jamais appartenu à quoi que ce soit, vraiment. Ça me mettait mal à l’aise au début, je me demandais pourquoi. Puis j’ai réalisé qu’en fait, ça ne me plaisait pas tant que ça. Je n’ai jamais trouvé une bande à laquelle j’aurais eu envie d’appartenir. Je n’ai jamais appartenu à un cercle ou fait partie d’un groupe. Mais je pense que les gens les plus intéressants sont ceux qui sont capables de passer d’un milieu à un autre.

C’est bien, parce que tu es capable de prendre du recul par rapport à ce monde-là.

Je me suis toujours senti un peu en marge, du genre «Pourquoi ne me laissez-vous pas entrer ?» Mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose.

[La première phrase de The Unknown Hipster dit : « L’information sans les invitations », je trouve ça à mourir de rire.]

Quel est ton projet idéal ?

Le projet idéal, c’est travailler avec quelqu’un avec qui tu t’entends vraiment bien. Évidemment, s’il y a un peu d’argent, c’est encore mieux. C’est vraiment difficile de faire quelque chose si tu n’es pas dans le même état d’esprit ou si tu ne partages pas le même sens de l’humour.

Une des choses les plus caractéristiques de ton travail, c’est ton sens de l’humour, mais c’est surtout ce ton très particulier qu’on perçoit dans ton écriture. Est-ce quelque chose qui t’est venu très naturellement ? Parce que les premières illustrations que j’ai découvertes, c’était celles du Glamour français. C’était des polaroids de jeunes femmes. C’était à mourir de rire !

Le rédacteur en chef de Glamour, à l’époque, m’a dit : « Si tu veux faire quelque chose dans le magazine, je peux te donner une page. » J’ai cherché des idées pendant un moment, et puis j’ai eu l’idée des polaroids. C’est vieux maintenant, mais à ce moment-là, les gens adoraient avoir des polaroids d’eux-mêmes. Tu allais n’importe où et à chaque fois, les gens avaient des polaroids d’eux-mêmes accrochés partout.

C’était comme Facebook.

Oui, comme Facebook, comme Instagram. Les polaroids glorifiaient la vie des gens, en quelque sorte. C’était le début de toutes ces choses, t’étais branché ou pas branché…

Dans les magazines, c’était le début des pages réservées aux collaborateurs. Des gens disaient : « Je suis toujours entre Paris, Tokyo et New York. » ou « Je ne porte que des chemises Comme des Garçons ou du sur-mesure. » ou « Je n’ai que du mobilier Starck dans mon appartement. » C’était si ridiculement prétentieux ! J’évoluais dans un monde complètement différent, on n’aurait jamais tenu de tels propos. Et bien sûr, tout ça s’est accentué.

Et maintenant, c’est un vrai raz-de-marée !

Oui, maintenant, tu n’as même plus à avoir une raison particulière pour être comme ça, tu peux faire ça sur ta page Facebook. Des millions de personnes le font. C’est ça qui m’a donné l’idée de Polaroid de jeunes filles, des sortes de portraits de lectrices, sur un mode humoristique. Des filles qui liraient le magazine et se décriraient elles-mêmes d’une façon un peu prétentieuse ou un peu naïve.

Comment es-tu entré dans le monde de l’art ? C’est très présent dans ton travail.

J’ai toujours été très intéressé par l’art, et par la culture.

Ce qui est intéressant, c’est ton point de vue. Ce n’est pas juste, « ça m’intéresse, ça pourrait être intéressant », c’est aussi « j’ai un point de vue sur ça et je suis capable d’en rire.»

C’est ce que j’aime avec les dessins, la peinture et même les illustrations. Ça dit quelque chose, ça véhicule un point de vue, montre les choses sous un certain angle. J’aime l’idée que certaines personnes voient un dessin et qu’à travers lui, tu leur parles. Ils savent que tu partages les mêmes idées qu’eux à propos de certains aspects de la vie ou d’une certaine catégorie de personnes.

J’ai l’impression qu’avec chacun de tes tableaux, tu ouvres une porte sur le monde qui t’entoure, c’est génial. Tu dis vraiment quelque chose sur ton époque.

Je crois que si tu fais des choses sur ton époque, tu ne peux pas te lasser. Parce que c’est un changement perpétuel. Ce n’est pas comme si tu étais coincé dans les années 60 ou 70. Et c’est la même chose pour la photographie. Malheureusement, certains photographes ne font pas ça, certains photographes sont les photographes d’une seule et même période.

Absolument ! Et c’est le problème de beaucoup d’artistes. Je pense que c’est un peu ce que dit Karl Lagerfeld : tu dois juste rester intéressant. Et ce n’est pas facile pour tout le monde.

Effectivement, mais je pense que c’est quelque chose que tu ne dois pas te sentir obligé de faire, ce n’est pas une bonne idée de penser à rester intéressant, tu dois juste rester intéressé. Rester intéressé et ne pas te soucier de rester intéressant.

Quand tu as commencé, Internet n’existait pas. Quand j’ai commencé, Internet n’en était qu’à ses débuts. En quoi cela a-t-il changé ta vie, en tant qu’artiste ?

Quand j’ai commencé, il n’y avait que le fax. Non, en fait, les premiers temps, le fax n’existait même pas, il n’est arrivé qu’après.

Mais c’est vrai, c’est quelque chose de fabuleux. Parce qu’avant que ça existe, quand tu travaillais sur un projet, c’était habituel d’attendre 2 ans avant d’avoir un feedback et tu avais l’impression de travailler seul pendant de longs moments. Alors c’est vrai que ce blog, c’est agréable, parce que c’est un peu comme envoyer des petits messages tous les jours.

Comment l’idée est-elle née ? Tu lisais des blogs ?

Oui. Avant ça, j’étais plutôt inspiré par les magazines. J’aimais faire des genres de parodies de magazines, ou jouer avec l’idée-même de magazine. Et je me suis dit que j’allais faire quelque chose avec les blogs. Je pensais faire une parodie des blogs.

Je fais toutes mes illustrations sur ordinateur. As-tu déjà essayé d’utiliser une tablette graphique ?

J’utilise une tablette pour retoucher mes dessins. J’ai un iPad avec une application pour le dessin, mais ça ne me convient pas.

Parce que tu utilises principalement la gouache, dans tes illustrations ?

Oui, je pense que c’est bien plus agréable d’utiliser du papier et de la gouache ou de l’eau, parce que c’est toujours différent. Ça ne fonctionne jamais deux fois de la même façon. J’achète la même peinture, le même papier, mais l’eau n’est évidemment pas la même à New York et à Paris. Même d’un jour à l’autre, ça ne fonctionne pas de la même façon. Parfois ça marche très bien, parfois ça déconne. C’est aussi très compliqué avec les pinceaux. J’aime l’idée d’utiliser ces choses. C’est une sorte de luxe d’utiliser ce papier magnifique, cette superbe gouache.

Comment te rends-tu compte qu’une de tes illustrations ou un de tes tableaux est nul et que tu dois le jeter ?

Je le sens, c’est tout ! Parfois, je le fais dès le début, mais d’autres fois, je fais plusieurs versions et quelquefois, ça ne me convient toujours pas donc je recommence jusqu’à ce que je trouve l’équilibre.

Quelles sont tes influences majeures ?

Le peintre qui m’inspire le plus, c’est David Hockney, depuis le début. Je suis aussi très inspiré par Lucian Freud. J’admire tellement son œuvre, pas forcément tous ses tableaux, mais son œuvre dans sa globalité. Peindre des gens, faire des portraits. Je suis passionné par tous les peintres qui peignent essentiellement des femmes.

Et les photographes, bien sûr ! Saul Leiter. Bruce Davidson a aussi été une grande source d’inspiration pour moi depuis le début des années 70, surtout son livre intitulé Subway. C’est un livre de photos qu’il a prises dans le métro et pour moi, tout est là : les graffitis, la métropole, les gens, les corps, les visages, le paysage. C’est un livre magnifique.

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui admire ton parcours et veut devenir illustrateur ?

Si je n’avais qu’un conseil à donner, ce serait de faire un maximum de rencontres. Tu finiras forcément par rencontrer les gens avec qui tu pourras faire des choses intéressantes.

En décembre, Colette célèbre l’illustration avec le Unknow Hipster Diaries de Jean-Philippe Delhomme, une créature énigmatique, explorant, au gré de dérives aléatoires, les écosystèmes du New York branché.
colette vous fait la promesse d’une plongée au cœur de la branchitude, avec une sélection de silhouettes masculines inspirées du livre. Rencontre et signature le samedi 15 décembre de 16h à 18h.

Traduit de l’anglais par Frédérique Péan

60 comments

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  • Une interview tres intéressante, merci! J’aime le fait qu’il parle de son travail, mais aussi de la maniere dont il est inspiré, de ses difficultés, de la maniere dont il se socialise… Garance, tu es une tres bonne intervieweuse car tu réussis a degager des perles d’information et de perspectives des personnes que tu rencontres.

    Elisa – Wandering Minds fashion
    blog.ourwanderingminds.com

  • he’s so good! thank you, garance! :)

    http://lilaesthete.wordpress.com/

  • J’adore cette interview. Je suis aussi passionné par son travail et c’est une vrai source d’inspiration.

    http://www.younglington.wordpress.com

    http://www.thefashionmellow.tumblr.com

  • C’est intéressant de lire une interview de lui, je l’imaginais pas du tout comme ça ! Je l’imaginais beaucoup moins accessible en fait !

    Par contre, son ouvrage sur Amazon Fr, c’est pas possible ! Il est à 160 € alors qu’il est vendu 45 dollars sur Amazon Us ! Le vendeur doit bien se faire plaisir là ! ;)

    Belle journée ! :)

  • Laetitia, le livre sera en vente ce weekend chez Colette, et après ça chez 0fr pour bien moins cher!

  • Une belle découverte ! J’aime beaucoup son travail à la gouache. Personnellement je pense que cette méthode donne aux illustrations un supplément d’ame. Une belle interview pour commencer la journée ! Merci Garance !

    http://en-mode-parisienne.com/

  • He looks so likable! Would like to meet him and take a course with him.

    http://www.cforstyle.blogspot.com

  • Quelle découverte! Merci.
    A la question: Tu sors beaucoup ? Est-ce que tu t’es déjà senti appartenir à une bande, à une scène ?
    Sa réponse est celle que j’ai jamais su donner.
    J’ai étudier dans la ville la plus alternative de Suisse et peut-être plus loin. Tout y fonctionne par bande si tu rentres pas dans un cercle tu n’est personne et j’entretien toujours une relation amour et haine avec cette ville. Une soirée de temps à autre mais surtout une virée dans toutes ses brocantes.

  • J’adore ces portraits d’artistes! Un regard enrichissant et éclairant sur sa démarche, sur ses démarches… Créer avec un sens de soi!!!! Que dire mieux! Un mantra à retenir!!! Merci Garance!

  • Thanks Garance. I absolutely admire him.

  • Super interview pour quelqu’un d’intimidé ;))
    j’aime particulièrement sa phrase, qui pour moi est est vraiment pertinente :
    « Tu dois rester intéressé ! »
    Il a tout dit ;)
    Bises
    jennifer

  • Garance, you’ve really captured the zeitgeist with this interview. I feel as though Jean Philippe is speaking directly to me. As a writer, mother, and breadwinner, so much of my past work was about the money. So now that publishing no longer pays writers the way it used to, I’ve been freed in some way to just do the writing I care about.

    And, as it happens, I love writing about artists. You can see some of my pieces at Talking Writing, an online magazine. Here’s a link to my archive: http://talkingwriting.com/category/column/talking-art/

    Thanks for this post, it really means a lot to me. If it were in print, I’d probably wear out the pages reading and re-reading it.

  • lili tebaldi 6 décembre 2012, 10:13 / Répondre

    Superbe interview, je retrouve l atmosphere qui me plait tant sur ton blog!j avoues ces dernier temps je ne m y retrouvais plus…trop trendy pour moi
    baci
    L
    Chic ton manteau gris avec ce pull rouge!

  • Garance, I saw his book last weekend and was so intrigued by it and there he is, I get to meet him through your blog! Thank you!

  • I love these interviews you do where people talk about their careers, how they got started and what their path has been like. It’s always so exciting and inspiring! As someone who is currently trying to change my path, I really appreciate hearing about roads others have taken. Keep them coming!

    http://nomadic-d.blogspot.com

  • this was one of the best career interview segments yet! thank you.

  • « You have to be interested not being interesting… » Tout est dit dans cette super interview.
    L’essence de l’Artiste…..

  • J’ai adoré cette interview. C’est réellement intéressant de comprendre comment un artiste travaille, vit, ressent les choses. Ou comment il a démarré, les difficultés, la passion, tout ce qui fait qu’il en est là aujourd’hui. On a vraiment l’impression de rentrer dans son univers, c’est incroyable. Je connaissais déjà son travail, mais pas son blog, ni vraiment l’homme qui était derrière ce travail, et c’est une jolie découverte, merci !

  • Une belle interview pour terminer la journée :) belle photo aussi, on se croirait près de la mer….

  • Oooh que dire??? Suis bluffée, emballée…cet homme dont j’admire l’oeuvre a une telle sagesse. Pour moi illustre dessinatrice inconnue, cette interview est du pain béni, elle me donne envie de persévérer et de continuer á suivre on instinct….merci Garance, super entretien! …xxx

  • Bonjour Garance

    Je suis une fidèle du blog depuis sa création ! je pars ,m’envole pour NY fin janvier , cela fait 10 ans que je n’y suis pas retournée … séjour shopping et détente … comme il me semble que l’on se connait depuis longtemps ! je me permets de te solliciter pour quelques jolies adresses auxquelles nous pourrions nous rendre et quel produits ramener qui n’exitent pas en France !!!(important!!!!!)
    Si tu as quelques minutes à me consacrer , je serais ravie , nous avons 6 jours …dormons au Bowery (c’est bien , tu penses ?!)curieux de nouveautés (ns travaillons ds le textile !)…
    un grand merci pour ton aide
    un grand bravo pour ton blog
    un grand joyeux noël
    un grand baiser aussi

    Bien à toi

  • I loved reading this! This would have been a great ‘Pardon my French’ video too!

  • What can I say, such great conversation I could have kept on reading with no ending. Fantastic!

  • i absolutely adore him! how lucky to interview him, and what a great interview, you really asked some great questions….ones that we would all love to ask, if we got the chance to meet him…thank you!

  • Génial cet interview !
    Ça me donne envie de remettre le nez dans ma collection de Glamour des 90’s que je garde précieusement malgré les déménagements, mon mari, la poussière …
    Merci de continuer à me faire rêver !

  • It’s so fun to read about the people that you « put way up there » since you’re one of the people that I « put way up there » :)

    Best,
    Carin

  • Garance,
    Merci beaucoup pour cet interview inspirant!
    Je m’en souviens encore très bien quand The Unknown Hipster a publié le portrait de toi et Scott sur son blog – c’est là que je l’ai vu (et reconnu) d’abord, et puis peu après j’ai lu ton post ici, quand tu avais découvert le portrait! :)
    J’adore ton blog, il est inspirant et encouragant à la fois! Continues comme ça!
    xx Judith

  • Hahahaha ! c’est la première fois que je vois des questions d’interview aussi longues que les tiennes !!!
    J’adore !

  • Un vrai artiste !
    Merci pour cette belle découverte, je le connaissais pas et je suis ravie de le découvrir………
    Vraiment merci.

    http://www.galerie-chic.fr/

  • Garance,
    Merci pour cet interview inspirant!
    Je m’en souviens bien quand The Unknown Hipster a publié le portrait de toi et Scott sur son blog – c’est là que je l’ai vu d’abord, puis peu après j’ai lu ton post ici! :)
    J’adore ton blog, il est inspirant et encouragant à la fois! Continues comme ça!
    xx Judith

  • Nini Piccola 6 décembre 2012, 1:55 / Répondre

    I absolutely love him! I wish he would post on his blog more often sometimes it doesn’t get updated for months but I guess he’s busy! He’s so talented and humble and I appreciate he doesn’t take part in the « scene »…
    « Stay interested » everybody!!!

  • Thanks a lot. Very interesting

  • Cet homme est charmant ! Quand j’étais jeune, j’avais été invitée dans son atelier parisien et il m’avait offert 2 petites illustrations qui sont toujours sur mes murs et que j’adore. J’aime son trait, son utilisation de la couleur et sa vision de l’époque.

  • Dear Garance,

    Your blog inspires me so much! Very often I think about what I should do with my life, for what boring job I should settle, and then I read your blog and I’m totally inspired again and confident that I can succeed in my crazy ideas about art and fashion and life. I love love love what you do! Keep on going, Garance, you are an inspiration to me!

    Bisous, Sophia

  • Kahena Ben Achour 6 décembre 2012, 4:32 / Répondre

    Garance,

    « Lorsque j’ai commencé, internet n’en était qu’à ses débuts » … Tu charries un peu :-) Internet est né avant que tu ne naisses (pour simplifier, on parle souvent du 1er janvier 1970) et les blogs existent depuis au moins 2002 (premier référencement sur Yahoo! France).
    Gros bisous

  • This is fantastic–one of the most inspiring interviews you’ve posted. Thanks for sharing!

  • Merci Garance du partage , rencontre intéressante et enrichissante.

  • wow this was great. i loved what he said

    « One thing is for sure, you should never wait. If you wait, it’s like you’re stuck somewhere, it’s very bad. So it’s just always trying to keep yourself moving, even if you think you should go in a different direction »

    its true. I hate to admit, it can take years to get unstuck because it can take years to get the courage to move again.

    ?brilliant

  • Very helpful interview especially for us who want to become fashion illustrators!

    http://suspironews.blogspot.com/

  • Merci Garance por cette interview passionnante.

  • Continue d’interviewer les gens que tu aimes, Garance, cela se sent dans tes écrits.
    Cette conversation a ce petit supplément d’âme qui nous donne l’impression de boire un café avec vous.
    D’autre part, elle est évidemment très enrichissante.

    Merci,
    Nathalie

  • He seems like such a happy and genuine guy, and it shows in the photo! Seems to love what he does and does it well too :)

    http://currentlylovingblog.blogspot.com/

  • Ahhh,the charme of intelligent,anti-snobbish,a little bit shy man-i like him,his blog,his point of view on the things!

  • Hello Garance!

    I have been following your blog for many year’s now, but have been to intimidated to leave a comment.
    I really loved this piece and it is such a wonderful world to fall into for those precious moments that it takes to enjoy someones else’s story, when your own is far from what your working so hard to get achieve.

    I just want to say thank you for posting it. I feel I know you quite well now but of course I do not, so I apologize if this comment appears a little crazy!

    Take care and I really look forward to your next post as always.
    I wish I had you bravery.

    Rebecca

  • nice interview, thanks! (il est comment l’eau à NY :) ?

  • Génial !

    Je suis un peu plus jeune que toi, dans les années 90 je ne lisais pas Glamour, je lisais « Je Bouquine », et Jean-Philippe Delhomme en avait illustré un numéro, celui qui contenait le récit « Moi, Appaloosa » (une histoire d’orphelin qui, fuguant, allait vivre dans une tribu indienne à l’Ouest des Etats-Unis!), dont j’avais particulièrement adoré, adoré les illustrations, qui m’avaient très fortes impressions : c’était tellement différent des illustrations habituelles. Quel émotion (et quel plaisir) d’avoir trouvé son blog « sur le grand Internet », complètement par hasard, il y a quelques années : impossible de ne pas reconnaître son style, je ne pensais pas connaître cette bouffée de souvenir un jour en surfant négligemment sur le net… De passage chez mes parents, je me suis ruée sur les Je Bouquine qui avaient survécu aux années, bien sûr celui-ci avait été précieusement gardé : j’en aimais tant les illustrations ! Voilà, je ne sais pas si Jean-Philippe lira les commentaires à cet article, mais qu’il sache qu’une petite fille l’ayant découvert à 9 ans suit avec attention sa carrière, et complètera sa collection cet hiver avec The Unknown Hipster Diary (qu’elle attendait avec impatience!)

  • Aha! So that’s who does the Unknown Hipster! I so admire his resolve to stay above the fray – he is a sly fox. And how unfair you folks who can draw something wonderful and then write the perfect caption. Such talent.

  • many thanks for this interview. the book is great! buy it, everyone!
    actually i discovered the unknown hipster through your (old) blog. so i think it’s a bit of a pity that you don’t show links of blogs/websites you like anymore.

  • Genial…tu m à fait découvrir Jean Philippe et j adore son travail….j ai commandé son livre. Moi je dessine sur ma tablette Samsung…et je peint aussi…grosses bises depuis Madrid !!!

  • What a fantastic feature! I remember when he drew you and Scott — that was when I first learned of Jean-Philippe Delhomme and The Unknown Hipster (thanks so much for the intro, by the way). He is brilliant and hilarious. I love hearing him talk about making phone call after phone call and being outside the scene and working for money. Such a good reminder that if you want to « make it, » you have to not only love what you do, you have to work, too. Bravo!

  • Aaaah, merci pour cette interview, c’est tellement stimulant de lire ça. Ce unknown hipster a un humour irresistible!

  • Why is this phrase so recurrent in artists: « No, never. I’ve never been part of something, really. I was feeling uncomfortable about it, thinking why am I not part of the fashion crowd…but I found out that I don’t really like it »? And… It feels just the same for me. I wonder Garance, you have so many friends… do you really feel part of something, I mean the crowd?
    I mean, I have friends too, but feeling a part of the arty crowd, or some kind of crowd, I don´t think I have ever felt that way, but an outsider… which is also fun, but strange at the same time… so, when I read jea philippe, it got me thinking…

  • cool cette interview vraiment, je serai chez colette samedi malgre tout le taff AAAFFREUX que j’ai!

    je me suis tellement reconnu quand il parle « des bandes », tout à fait d’accord

  • Very inspiring! Thank you :)

  • This was one of my favorite interviews! Seems so down to earth and realistic, reminds me of Garance. I find the fashion world is far too pretentious that I find it difficult to fit in. Garance and Jean Philippe (although not strictly fashion) inspire me.

  • Hello Garance & Jean Philippe;

    I had never read this interview and the truth is that I loved it a lot and enjoyed reading everything you say (what a big illusion find U) . I have little time dedicating myself to painting and illustrating in a professional way, but I spend all my life drawing.

    At first it was very difficult 4me to accept the silence and introspection that causes hour after hour alone drawing and painting . Gradually, with some music and enjoying what I was doing more than ever in my life I was becoming aware of the situation and I begun to do more things in relation.

    I started my blog (more or less as a catalog), then twitter; researching everything & everyone I like and brings me inspiration and knowledge. Also I understood that I need more inspiration or different points of view and I begun to spent my spare time out of the city (not so far) but having trips to the beach, mountains, villages etc.

    It brings me strength and energy to continue imagining and shaping ideas, also HAPPYNESS!!

    I hope life would smiles me and I can continue in this line; working hard but glad, because finally I have found what I like & obviously what I am.

    Next 15 of DEC I will be in Paris so I won´t lose the chance to go to Colette & et je ne vais pas manquer l’occasion de demander une signature ;O)

  • Catarina Bivar 3 janvier 2014, 8:40 / Répondre

    Magnifica entrevista,muito verdadeira principalmente para quem desenha como eu,mostra a essencia dos trabalhos de arte. Obrigada Garance e muitas entrevistas neste ano de 2014.

  • Garance ,

    Many thanks for such great interview. I really like is work and I remember is work in the French Glamour in 90’s and the campaign for Barney’s. I wish I had is gift.
    Bless him.

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