Defining Style Moments
5 years ago by
Il y a un sentiment, quand on est jeune et que votre petit esprit impressionnable voit quelque chose et se dit que c’est le summum du cool, vous voyez ? On regarde un film et, d’un seul coup, le premier rôle féminin devient votre héroïne et révolutionne complètement l’image de la femme que vous voudriez être.
Tout le monde passe par ce type de moment. Et souvent (qu’on l’admette ou non…), c’est influencé par ce que porte la personne.
Voilà le mien : cette scène de colo d’été dans A nous quatre, où le personnage de Lindsay Lohan gagne au poker. La caméra zoome sur ses mains pour montrer son jeu gagnant et révèle en même temps son vernis bleu fluo. Je me souviens m’être dit à ce moment-là : “Voilà exactement la personne que je veux devenir”. Et depuis, j’adore porter du vernis bleu fluo.
Et honnêtement, au moment où j’écris ces lignes, la lumière vive du bleu outremer qui vole sur mon clavier me permet de me souvenir de la personne que j’étais quand j’étais jeune… et de réaliser à quel point elle a grandi.
J’ai demandé ci-dessous à quelques-unes de nos amies de partager avec nous leurs inspirations stylistiques adolescentes…
Gemma Burgess : Autrice & Scénariste
Parfois, j’ai l’impression que ça fait des années que je joue au bingo avec différents éléments que j’adore dans des films influents, et que le jour où je les aurai tous, je pourrai mourir de bonheur. La robe blanche de Cher dans Clueless. La jupe de Liv Tyler dans Empire Records. Les robes de Janeane Garofalo dans Génération 90. Le manteau blanc que Elisabeth Shue porte dans Le Saint. La natte de Meg Ryan dans Nuits blanches à Seattle. Le maquillage des yeux de Geena Davis dans Au revoir à jamais. Le manteau de fourrure de Anna dans La Vie en face (c’est une série britannique géniale, vous devriez la regarder immédiatement si vous ne l’avez jamais vue). Tout ce que porte Gwyneth dans La Famille Tenenbaum (bon d’accord, je sais que c’est un peu bateau de choisir ça, mais tout de même). Bon, voici ma décision finale :
GENERATION REBELLE. Quand j’ai vu ce film, je ne voulais rien d’autre que d’être aussi sûre de moi, aussi confiante que la Darla de Parker Posey. Mais c’est surtout à Randall “Pink” Floyd, celui qui en veut toujours plus, que je pense tous les ans pendant ma quête du jean bleu pattes d’éléphant délavé mais pas trop, avec le t-shirt gris qui vous tombe parfaitement sur les épaules.
Et, par chance, cette année, je l’ai trouvé : un jean Zara oversize (en S, vous pouvez encore le trouver sur eBay pour $20, j’ai fait un stock de cinq parce que bon, je suis moi) et un t-shirt pour femmes Hanes Nano.
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Christina Holevas | Editrice Style, DORE
Même quand j’étais petite, j’étais déjà vraiment, vraiment obsédée par Sex and the City. Ma mère avait les DVD (!) et on les volait, ma meilleure amie et moi, pour les regarder pendant nos soirées pyjamas. Etant donné le contenu de la série, je ne comprenais absolument pas de quoi elles parlaient la plupart du temps (j’avais 10 ans), mais j’adorais les vêtements. J’étais particulièrement fan des vêtements de Carrie. Selon moi, ses vêtements représentaient l’essence même de la New-Yorkaise et je voulais être exactement comme elle.
Aujourd’hui, je ne m’habille pas du tout comme Carrie Bradshaw, mais elle m’a appris une leçon que j’ai retenue depuis, le mélange entre le haut et le bas de gamme. Carrie n’avait aucun problème à associer une robe trouvée dans une friperie à $7 avec des Manolos à $495. J’essaie de faire la même chose aujourd’hui dans mes tenues, en mélangeant des vêtements basiques un peu plus coûteux que j’espère garder pendant des années avec des vêtements chinés en friperie pour un budget moins coûteux.
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Jane Larkworthy | Editrice beauté, The Cut
Je dirais Meryl Streep dans Kramer contre Kramer. Elle était tellement belle dans ce film, avec ses sublimes cheveux longs, son teint parfait et la mode ! J’étais au lycée quand le film est sorti et je n’avais pas encore de vrai sens de la mode (ça ne m’intéressait même pas encore vraiment honnêtement), mais Joanna Kramer m’a fait découvrir le chic de la femme new-yorkaise. La manière dont elle portait ce long trench Burberry avec la ceinture nouée (pas fermée) et ces bottes souples, je me suis dit que je voulais être elle – simplement sans l’horrible, la terrible histoire de garde d’enfant.
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Alyssa Coscarelli | Ecrivaine & Editrice Freelance
J’ai regardé 30 ans sinon rien plus de fois que je ne veux bien l’admettre et je me souviens encore parfaitement de toutes les tenues. C’est un des premiers films que je me souviens avoir regardés en étant aussi captivée par les looks, sans doute parce que j’avais environ 13 ans et que je voyais quelqu’un projeté dans un corps de trentenaire et s’habillant avec ce qui lui semblait approprié (parfois des robes à fines bretelles, ou une veste à pois…). Encore aujourd’hui, ces tenues sont gravées dans ma mémoire et représentent, au moins en partie, ce à quoi la vie d’une trentenaire est censée se ressembler, avec une pointe de fantaisie et d’humour, évidemment.
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Veronica McCarthy | Directrice éditoriale, DORE
J’ai été élevée par une mère célibataire qui travaillait et qui, même si elle était une mère célibataire qui travaillait, était aussi très romantique et, comme toutes les femmes dans les années 90, amoureuse de George Clooney. Ma mère et George se sont même regardés longuement dans les yeux dans un restaurant, une fois (nous vivions à LA), et elle s’en est vantée pendant cinq ans ensuite. Pas surprenant donc que nous ayons regardé régulièrement le samedi soir Un beau jour (ça parlait d’une mère célibataire avec un job qui rencontre George, père célibataire, et tombe amoureuse de lui).
Honnêtement, ce n’est que quand Linne m’a posé cette question géniale que je me suis souvenue de la garde-robe de Michelle Pfeiffer. Le meilleur moyen de la décrire serait sans doute de dire “la professionnelle dans un film de Nancy Meyers”. Des superpositions de couleurs neutres et flatteuses, des chemises blanches simples et boutonnées jusqu’au cou (mon look préféré de tous les temps), et caleçon et t-shirt gris informe pour dormir. Elle se servait clairement de ses vêtements comme d’une armure contre le monde, ce que je fais aussi, et elle le faisait en montrant très très peu de peau, ce que je fais aussi (ce qu’on ne montre pas est toujours plus intriguant que ce qu’on montre).
Et cette scène finale, quand George l’attend dans le salon pendant qu’elle se prépare, mais qu’elle n’arrive pas à trouver quoi que ce soit qu’elle trouve assez bien pour George ? Eh bien, elle finit par être sauvée par un petit pull à col roulé noir. Je possède quatre pulls noirs à col roulé. Et je les porte tout l’hiver.
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Janell Hickman | Ecrivaine freelance et consultante pour des marques
Mon souvenir mode préféré, c’est quand je regardais des clips sur MTV, BET ou Video Music Box (tellement vintage). C’était le summum de la mode de la fin des années 90 et personne n’était mieux que Aaliyah. J’adorais TOUT chez elle – de cette frange dramatique qui lui cachait un oeil à son nombril dénudé, son approche féminine de vêtements oversize. Elle exhalait le sex appeal tout en ayant quand même l’air, comme on dit aujourd’hui pour avoir l’air cool, “à l’aise”, c’est-à-dire avec des vêtements confortables. Mes choix de vêtements ne sont peut-être pas toujours aussi osés qu’elle, mais son style me rappelle qu’il faut être originale et que le reste de la meute va suivre.
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Susan Cernek | Directrice Marketing, David Zwirner
Je me souviens avoir regardé Crocodile Dundee – sur une cassette, si je peux ajouter – quand j’étais enfant, plusieurs années après sa sortie. Le personnage de Linda Kozlowski – une reporter qui a du cran, toujours à la recherche d’un scoop – m’a beaucoup impressionnée. Ses looks safari – blouse blanche, vaporeuse et poétique, jupe taille haute, débardeur “NYGC” et maillot de bain noir une pièce (avec une coupe très osée pour 1986) – sont ce que je choisis quand il fait chaud, dans l’espoir de raviver un shot d’adrénaline années 80. (Les vêtements qu’on voit dans la fête du loft de Soho sont mémorables aussi – toutes ces formes trapues, en vrac, sur des corps angulaires et transpirants, comme un retour à la vie de Sottsass. Allez voir sur Youtube.)
Mais c’est surtout le film De grandes espérances d’Alfonso Cuarón qui inspire ma garde-robe aujourd’hui. Dans le contexte de comédies romantiques des années 90 – avec leurs personnages rêveurs, vêtus de couleurs sucrées, de femmes souples dans des mini-robes moulantes – son personnage d’Estalla se détachait, avec son mental d’acier, sa réserve, vêtue de Donna Karan (oui, c’est bien Gwyneth) : la femme sûre d’elle qui maîtrisait toutes les cartes et portait du vert de la tête aux pieds, des coupes pures – elle ne portait pas d’accessoires, n’était pas gênée, pas limitée. Depuis, tous mes entretiens, premiers rendez-vous ou négociation impliquent beaucoup de vert et peu de brillant.
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Bogdana Ferguson | Photographer, DORE
Le clip “Diva” de Beyonce me rend folle. Cette scène où elle marche dans son jean moulant, débardeur blanc et queue de cheval haute, lisse. Rien ne m’a jamais autant influencée que cette scène. Je me souviens qu’à 15 ans, je voulais désespérément lui ressembler. J’essayais de le reproduire, mais bon, personne ne peut atteindre le niveau de cool de Beyonce.
I love this! For me, Julia Roberts in Stepmom.
Yes! Had forgotten about that one!
La photo de Francoise Hardy en smoking Y.S. Laurent est a jamais gravee dans ma memoire. Et puis, nous partageons le meme signe du Zodiac !
Melanie Griffith in Working Girl. I loooooooonged to be a high-powered, suit wearing woman (with a soft side!). I spent my entire youth looking for reasons to wear blazers, which was genuinely weird for a girl in Berkeley in the early 90s even if they pulled it off in « Heathers. » I’m pretty sure I went to law school in part because I would get to wear the clothes.
Of course, I let that go long ago when I realized I wanted to live – not play power-shoulders dress up. Ever since I have been trying mightily to figure out how to dress down, with only moderate success. It’s probably one reason I’ve been reading Garance for so long. There are very few icons for stylish adult women who actually need to *DO* things – all those Nancy Meyers characters are too dry-clean-only to pick up after a toddler at the park. Can I figure out an adult version of Jodi Kramer from Dazed and Confused? What would Penny Lane wear as a 40 year old former band-aid who clearly learned to have boundaries at the tender age of 15? (I should probably ask her, she lives on Sauvie Island)
Honorable mention:
My wedding clothes were very much influenced by the number of times I’ve seen A Room With A View.
Kristin Scott Thomas in English patient is everything I aspire to be, fashionwise.
Meryl Streep in Out of Africa, everything she wore and her wild hair.
I just love the way you write this blog. Wow
I think growing up, at one point, every boy or a girl wants to be cool entering the school, breaks, lunch time in the cafeteria so for me,not only in terms of style but also in attitude, were guys like Tyson Beckford, Jason Lewis, Mark Vanderloo…
ohh…and Thurston Moore!!!
( a feature with him and Garance would be Great! I mean… you guys already
had Mike D , so …i leave here the tip !)
For me, it was when Gwen Stefani died her hair hot pink in 1999/2000. I thought she was sooo fierce and even got my mother to help me die by hair hot pink.
What a wonderful and nostalgic read…made me think back to the many times another woman, movie or a TV show “helped” me out of a wardrobe dilemma! My personal favorite is Diane Keaton…she is unstoppable! Her style is so empowering and generous, because sometimes even a 60+ year old needs a little inspiration!
Evie, thank you so much for your kind words! Diane Keaton is a major favorite of mine as well, she’s just the coolest. « Generous » was such a great word to define her style. Love that. Xo