confort moderne
17 years ago by
Ah. La poésie de la mode. Et son héros, le jean taille basse. Le string qui dépasse. Parfois, au hasard d’un siège un peu bas, apercevoir les fesses d’une inconnue. Souvent, au gré des religieuses framboise, avoir cette délicieuse impression d’avoir le corps scié en deux. Se regarder dans la glace, avoir vraiment le corps scié en deux. Rien à dire, la classe.
Des années, des années de taille de plus en plus basse. Jusqu’à se demander, à voir la longueur de la braguette, si l’on pouvait encore parler de taille. À se demander si l’on pouvait vraiment s’autoriser à lever les bras au ciel, si l’on pouvait vraiment ramasser notre portable tombé au sol, ou dire bonjour à cet enfant. Et j’en passe.
Comme ça, à mon corps défendant, je me suis prise à fantasmer sur un taille haute. Je me suis imaginée avec un beau derrière bien placé (je parle des poches là, si vous voyez ce que je veux dire!), complètement détendue de la poignée d’amour, et avec une petite touche de « le taille basse, c’est fini! » dans le regard.
Oui je sais, je débarque.
Donc, je file m’acheter un taille haute. Attention c’est à cet instant là que le fantasme rencontre la réalité. La vendeuse me regarde, et me donne un porte-clés, je lui dis ha ha ha très drôle, et elle me dit mais non mais non essayez-moi ça. J’enfile la chose, qui, en plus d’être taille haute, est comme de bien entendu, slim, ce qui veut dire que je suis à la limite de l’apoplexie des chevilles à la taille.
Je sors de la cabine, et j’entends : vous voyez, c’est ça! Et à ce moment là me remontent des souvenirs enfouis depuis le collège. J’avais oublié cette sensation troublante d’asphyxie, j’avais oublié cette phrase troublante : vous verrez, ils lâchent oh, au moins une taille!
Bon, en même temps, c’est canon. Pas grave de pas respirer après tout. Mon chéri lui aussi me dit : c’est canon. Alors bon, j’achète. Un jour après, je suis bien dedans. Et puis hier, resto.
Dessert et tout.
Et, oh mon dieu je l’avais oubliée celle là : l’envie de défaire le bouton du jean.
Au nom de toutes les fesses à l’air de Paris, ça, jamais de la vie!
test com
c’est rigolo de lire un des tous premiers posts :)
ha. j’aime bien le petit « test com »
Garance, t’as plume est tout simplement sublime. Je connais l’œuvre de ton travail depuis peu de temps et tous tes trucs m’inspirent. J’étais curieuse de voir tes débuts, j’aimerais faire quelque chose dans le genre aussi.
Merci d’être Garance Doré xox