françoise
18 years ago by
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Ca a commencé par un vieux livre retrouvé dans la bibliothèque poussiéreuse d’une maison de campagne. Le titre charmeur et désenchanté résonne et me pousse à m’asseoir dans le fauteuil le plus proche. « Bonjour tristesse ». L’été, la jalousie. C’est le premier livre de Françoise et mon premier Sagan. J’ai tout de suite aimé le ton direct et spontané. L’insolence et la côte d’azur des années 50 en toile de fond.
Ce que j’ai aimé, par la suite, c’est d’aller chiner chez les bouquinistes de vieilles éditions de ses livres, désuètes et ravissantes, avec cette exquise odeur de papier et de vacances. Les titres s’enchaînaient comme une douce musique « les merveilleux nuages », « la chamade », « la femme fardée », « le lit défait »… et moi je les dévorais comme des polo-menthe, émerveillée par tant de talent, enchantée de me retrouvée parachutée dans ce monde mondain et oisif, et parfois aussi indignée par une si vaste paresse.
C’est que Françoise n’est pas si simple. On garde souvent d’elle une image floue et bégayante. Elle a pourtant été pendant longtemps une sorte de Kate Moss de la littérature, scandaleuse assumée. Aimant l’argent, les voitures rapides, les jeunes hommes et la drogue. Moyennement honnête. Courant les casinos jusqu’à s’en ruiner.
Et écrivant parfois, pour se remplumer, des livres parfaitement navrants.
J’ai pourtant trouvé mon chemin dans ses oeuvres. Appris à excuser ses moments d’égarement et a admirer profondément cette femme si douce et timide. J’aime infiniment sa vision de la vie. Si je devais me définir, c’est sûr, ce serait par une phrase de Sagan.
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