Studio Visit / Julie Houts
6 years ago by
Je frôle l’hystérie à chaque fois que Julie poste une nouvelle illustration grinçante sur son compte Instagram, @jooleeloren. Sa vision assez cash et fidèle de la condition de femme est à la fois universelle et personnelle. On aime beaucoup son premier livre, Literally Me, qui nous parle tellement. Elle nous a accueillies dans son Atelier, haut lieu de ses créations désopilantes !
C’est quoi, une journée typique pour toi ? D’ailleurs, est-ce que tu as des journées “typiques” ?
Pas vraiment, ça dépend vraiment des délais que je dois tenir, mais aussi de ma motivation et de mon inspiration.
La plupart du temps, je me lève vers 8 h 30, je prends un café, je lis les infos, je réponds à mes mails en attente, je fais encore un peu de lecture, avant de me plonger vraiment dans mon boulot, que ce soit personnel ou une commande. Parfois, quand je dois rendre un boulot à un client, je travaille sans m’arrêter toute la journée, sauf pour sortir le chien et manger quelque chose. Je peux faire du 8 h – 16 h non-stop pour boucler un projet. Et sinon parfois, je travaille ou dessine pour moi pendant une heure ou deux puis je passe à autre chose.
Je vends des illustrations via mon site et Art Space. C’est moi qui m’occupe des commandes donc certains jours, ça m’occupe pendant deux heures. Parfois, j’ai un coup de fil ou une réunion autour desquels s’articulent ma journée et mon travail.
La seule règle immuable : j’ai besoin de dessiner quelque chose tous les jours. ce n’est pas très difficile, j’adore dessiner !
Tu peux nous en dire plus sur ta manière de créer tes illustrations ?
Je trouve une idée. En général, les mots me viennent avant le dessin. Parfois, l’écriture me prend un peu de temps avant de vraiment cerner mon sujet. Ensuite, je commence à faire des croquis pour savoir comment le dessin se présentera. En général, je fais un ou deux brouillons avant de décalquer sur une nouvelle feuille la version la plus aboutie de mon dessin pour l’illustration définitive.
Ces derniers temps, je fais des efforts pour me mettre à travailler à la tablette numérique, je scanne les dessins au crayon que je colorie via Photoshop et je fais le texte avec une tablette Wacom au lieu de le faire à la main. C’est beaucoup plus compliqué que je l’imaginais, mais peu à peu, lentement, je m’améliore.
Est-ce que tu as des marques de prédilection pour ton matériel de dessin, ou est-ce que tu es ouverte à tout ? Et comment est-ce que tu organises tout ça ?
Je suis assez difficile pour ce qui est du matériel. J’adorais travailler sur du papier à imprimante couleur pour son côté brillant. Mais je me suis rendu compte que les produits chimiques des marqueurs interféraient avec ceux du papier, et que mes dessins avaient tendance à jaunir. Du coup, j’ai arrêté et choisi du Bristol pour mes illustrations définitives. Le fini est aussi brillant que le papier à imprimante mais le marqueur tient mieux.
Je dessine au crayon 2B ou HB, de préférence des Staedtler Lumograph. Pour les croquis plus gros, j’utilise quelque chose de plus doux comme le 6B.
J’aimes les marqueurs AD, Copic ou Prismacolor. Je crois qu’ils sont tous à base de xylène, donc ils ont un parfum ultratoxique, mais j’adore ça… toute petite, j’adorais l’odeur de l’essence ou de mes tubes de colle… et puis avoir trop de neurones, ça ne sert à rien haha. J’ai acheté pas mal de choses pour mieux organiser mon matériel quand j’ai commencé à bosser en free-lance, dans l’intention d’être ultra-pro. J’ai tout rangé par couleurs… ça a duré environ un mois et maintenant, il y a des tas de feutres à peu près rangés par couleurs, mais pas forcément. Quand je travaille, il y en a partout. Tous les quinze jours, je dois prendre une heure ne serait-ce que pour complètement ranger l’atelier. Et ce n’est même pas un bazar artistique… En gros, souvent, il y a 15 verres à moitié remplis d’eau, des gobelets de café, des bols de céréales sales qui traînent depuis une semaine, des tasses à café… c’est vraiment dégoûtant !
Si je travaille au stylo, j’utilise des Micron dans toutes les largeurs, surtout .05, .03, .01 et .005. J’adore les Gelly Roll, idéaux pour les détails.
Pour la gouache, j’utilise Winsor & Newton. Je ne suis pas très maniaque pour les pinceaux parce que je ne m’y connais pas assez.
Où trouves-tu l’inspiration ? Est-ce que tu t’entoures d’éléments qui t’inspirent en particulier ?
Je m’inspire surtout de mes lectures, des conversations que j’ai eues avec des amis. La plupart du temps, j’essaie de traiter l’info, et je fais ça en compilant toutes les infos en une illustration.
Tu viens de publier un livre, Literally Me, un mélange d’essais satyriques et d’illustrations, que j’ai dévoré avec un grand bonheur. Est-ce que tu as abordé l’écriture différemment des illustrations ? Est-ce qu’ils t’ont posé des défis différents ?
Quand j’ai signé le contrat pour le livre, je ne pensais pas du tout écrire. Mon éditrice, Lauren, m’a conseillé d’écrire des textes. Au départ, j’étais réticente. Je pensais que je n’en serais pas capable. J’ai procrastiné pendant des mois, et je me suis retrouvée à ne plus avoir le choix. C’est venu beaucoup plus facilement que je pensais.
Quand je fais un dessin, je pars d’une idée et je travaille jusqu’à ce qu’il soit terminé. Ça peut me prendre 20 minutes comme plusieurs heures. Et une fois que c’est fini, c’est fini. Je ne reviens pas dessus. Pour les essais, ça a été pareil. Je trouvais une idée, je m’asseyais et j’écrivais jusqu’à ce que ce soit fini, puis je l’envoyais à Lauren. Une fois que j’avais fini, je ne revenais pas vraiment dessus, je lui envoyais. A l’époque, je me disais qu’avec ma non-expérience, ça ne servait à rien que je me torture l’esprit. Rétrospectivement, je me dis que cette naïveté a été salutaire et m’a permis de tenir les délais. je n’avais pas le temps de douter de mes instincts, mes intuitions.
Ta manière de procrastiner préférée ?
Je ne sais pas pourquoi, mais je déteste emmener mes commandes à la poste. Donc quand je n’ai pas envie d’y aller, je prends un feutre et je dessine des cœurs sur tous les paquets. Parfois, j’ai 50 commandes, et dessiner les cœurs me prend bien une heure. C’est vraiment une perte de temps énorme.
Autre méthode, parfois, je me convaincs que regarder la télévision est une forme de recherche qui m’aidera pour mes illustrations, alors je regarde L’Incroyable Famille Kardashian pendant des heures, et là je me persuade que j’ai appris des informations précieuses sur la condition humaine.
Sinon, je regarde le mobilier hors de prix sur des sites comme sur 1stdibs. J’envoie des liens TheRealReal à des amis avec des commentaires du genre : « J’ai un manteau en léopard, mais celui-ci est un peu différent….” “Tu crois que ça marchera sur moi ?” “Je ne vois pas comment c’est à l’arrière, mais c’est mignon, non ? ”
Love Julie Houts illustrations and sense of humor.
Thanks for this interesting post!
« How to become effortless » m’a fait rire, mais c’est tellement vrai !
I love this! Lately I’ve become more frustrated about time passing and me who got a bit stuck with my job and about not using my whole potential on things I love and dream about. We all need motivation, we need someone to show us that anything is possible. Thank you for showing such inspiring women who know what they want and are not afraid of taking risks. Hopefully one day I’ll spread my wings and make my dreams come true like they have.
xo
Ola
https://lifestylebyola.blogspot.com/
I love her shoes! Anyone know where they are from?
J’adore son humour et ses dessins !
Great feature! She’s one of my favourite illustrators on instagram!
So Cool , Superfunny!!!