Studio Visit / Catbird
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Si vous avez déjà mis les pieds à Brooklyn, vous avez sans doute déjà pu admirer de délicats bijoux habilement superposés par les femmes de Brooklyn à leur cou, mains, poignets ou oreilles. Et une grande part de ces bijoux venait probablement de Catbird. Quand Rony Vardi a fondé Catbird en 2004, une petite vitrine pour exposer tout ce qu’elle aimait, elle s’est vite rendu compte que les bijoux qui se vendaient le mieux étaient ceux qu’elle préférait. Quinze ans plus tard, avec l’aide de la co-direction créative de Leigh Batnick Plessner, Catbird fait partie des classiques de Brooklyn. Et elle nous a récemment laissé observer leurs bureaux au Brooklyn Navy Yard…
RONY VARDI, FONDATRICE ET CO-DIRECTRICE CREATIVE
Qu’est-ce qui t’a poussée à ouvrir Catbird en 2004 et qu’est-ce qui a fait que tu t’es de plus en plus concentrée sur les bijoux ?
J’étais à une époque de ma vie où il ne se passait pas grand chose – ça allait plutôt bien mais je ne me sentais pas inspirée. J’ai eu envie d’avoir quelque chose à moi – et je crois que par “chose”, je voulais dire un endroit mais aussi un projet – qui pourrait changer et évoluer avec le temps. J’avais un tout petit espace sur Metropolitan Avenue à Williamsburg (qui est aujourd’hui devenu un magasin de cigarettes électroniques) et même si je proposais plein de choses (des vêtements, du matériel artistique, des patchs thermocollants, des coudières, des bijoux, du tonique à la rose…), c’était les bijoux qui me parlaient le plus, et à mes clientes aussi. Et les bijoux sont tout à fait adaptés à un tout petit espace. Et puis surtout, je crois que l’achat de bijoux est celui qui apporte le plus de joie.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile à apprendre, en tant qu’entrepreneuse qui a transformé son entreprise en la marque qu’elle est devenue aujourd’hui ?
Prendre conscience qu’être très stressée par une décision ne signifie pas que c’est une mauvaise décision. Ça fait juste partie du processus. Et que c’est rarement trop tard pour changer d’avis si ce n’est pas la bonne. Si c’est une mauvaise décision et que vous le savez – même si vous êtes déjà très avancée – ne continuez pas à avancer sans réfléchir. Continuez à réfléchir à vos options, même si on vous dit que c’est trop tard !
Peux-tu nous expliquer pourquoi c’est si important de pouvoir redistribuer ton succès et pourquoi tu as créé la Catbird Foundation ?
Pour commencer, parce que c’est ce qu’il faut faire ! J’ai vraiment l’impression que les entreprises doivent s’engager et utiliser leur influence pour apporter des changements positifs.
Ensuite, quand nous avons la chance d’être invités dans l’univers de quelqu’un par l’intermédiaire d’un bijou aimé et porté au quotidien, ou un cadeau soigneusement choisi – je veux que ce cadeau soit beau mais qu’en plus, il ait du sens. Redistribuer ce que nous avons permet à nos clients de faire partie d’une communauté qui partage les mêmes valeurs et cela donne encore plus de sens aux bijoux que nous faisons.
LEIGH BATNICK PLESSNER, CO-DIRECTRICE CREATIVE
J’adore le mur d’inspiration permanent que vous avez créé dans le studio. Peux-tu nous décrire la personne que tu as en tête au moment de créer des bijoux pour la cliente Catbird ?
Je ne crois pas avoir une personne particulière en tête, mais si c’était le cas, ce serait elle, et d’autres : la fille que j’ai vue une fois au croisement de Wythe et North 3rd avec des bottes de cowboy et un vieux trench Burberry, une femme qui écrivait dans le jardin de St Helen, Madeline, Juliette Greco écoutant de la musique dans son lit, toutes les personnes qui nous ont écrit une lettre, mes collègues qui portent à la perfection et avec aisance nos créations, une vieille cliente qui portait de nombreuses bagues géorgiennes, la première fois que j’ai vu quelqu’un porter de nombreuses bagues, cette femme au temple quand j’étais petite, les mains de ma mère, la pom pom girl populaire du lycée qui portait du vernis à ongles jaune bonbon, les clientes que nous voyons à nos événements et leurs filles qui vont un jour découvrir Catbird en fouillant dans les coffrets à bijoux de leur mère. Mais ce n’est que moi ! Maintenant, je veux savoir qui est sur la liste, dans le reste de notre équipe !
Quel est l’endroit le plus improbable où tu trouves l’inspiration pendant que tu crées des bijoux ?
Atlantic City ! J’y passe tous mes étés et j’essaie de conserver ce sentiment de sérénité toute l’année. C’est ce que je veux insuffler à Catbird – une journée ensoleillée à la plage, drôle, inattendue, sans prétention et pleine d’histoire où l’or prend le soleil, rayonne et finit par être couvert de glace.
Est-ce que tu as un bijou préféré parmi ceux que tu as créés ces dernières années ? Ou est-ce que c’est comme si je demandais à une mère de choisir son enfant préféré ?
Ma mère avait trois enfants et elle était très bonne (excellente) pour aimer les trois mais nous voir quand même comme des personnes distinctes. Je vais donc suivre son exemple !
J’ai une préférence pour Snow Queen, parce que c’est la concrétisation d’un rêve qui m’a occupée plusieurs hivers. En février, chaque année, je commence à imaginer vaguement une bague du même style, un peu toile d’araignée, de l’or blanc ou platine et, un mois de février, le premier modèle de Snow Queen est apparu sur une des tables de notre bureau de développement. Et voilà, après tout ce temps, elle était là !
J’aime aussi notre anneau Threadbare, il est étonnamment simple. Nous l’avons perfectionné et amélioré pendant des années et des années ; je suis aussi fière de notre prix à $44, ce qui est particulièrement significatif puisqu’il est en or massif et fait à la main par un des bijoutiers Catbird dans notre studio de Brooklyn !