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How to / Build a Network

6 years ago by

Ça fait longtemps, depuis que l’on s’est rencontrées sur un événement mode il y a deux ans (le fait qu’on soit toutes les deux british nous a rapprochées), que j’admire Phoebe Lovatt, à la fois en tant qu’entrepreneure et femme. C’est une journaliste en free-lance et modératrice qui a fondé son propre réseau professionnel intitulé The Working Women’s Club et s’est forgée une réputation internationale en organisant des événements à Los Angeles, New York et Londres.

Originaire de Londres où elle a passé toute son enfance, elle a déménagé à LA avant de faire le grand saut et de venir sur la côte est, à NY, quelques années plus tard. Elle allie donc l’énergie des New-Yorkaises à la décontraction des Californiennes, tout ça saupoudré d’une touche d’esprit et d’auto-dérision toute britannique. C’est non seulement une femme-entrepreneure déterminée, mais également une femme de principes qui a toujours travaillé dans le respect d’elle-même et des autres. Je me suis dit que ce serait bien de l’interviewer pour savoir comment elle a réussi à mener sa carrière de free-lance tout en développant un réseau de femmes actives …

__________________

…sur ses débuts…

J’ai commencé à travailler dans le journalisme musical. Très jeune, j’ai enchaîné les stages, donc quand j’ai eu mon diplôme universitaire, j’avais déjà quelques pistes pour travailler en free-lance. Néanmoins, je me suis dit que devenir journaliste free-lance à l’âge de 22 ans, c’était peut-être un peu fou, donc je me suis fait embaucher chez Soho House. Ils lançaient leur portail numérique, cherchaient une rédactrice… et j’ai eu le poste !

Au bout d’un an chez SoHo House, j’ai eu mon visa et j’ai décidé de partir vivre à LA. Je voulais recommencer à travailler en free-lance et refaire du journalisme.

Quand j’ai déménagé à LA, à 24 ans, je m’étais déjà constitué un bon carnet d’adresses en Angleterre pour le travail en free-lance. On me demandait d’interviewer des musiciens et des acteurs à Hollywood et ailleurs. C’est comme ça que j’ai pu faire mon premier gros article, Chance The Rapper pour DAZED – c’était aussi sa première longue interview !

…comment elle a identifié un besoin…

Ça marchait bien pour moi en tant que journaliste free-lance, mais je me sentais assez isolée professionnellement à LA, à travailler dans mon coin. Je rencontrais beaucoup de monde, mais je n’avais pas l’impression de faire partie d’une communauté. J’avais débuté en plein cœur de Londres, entourée d’une formidable équipe de femmes créatives, et j’avais envie de retrouver cette ambiance à LA. Parmi toutes les opportunités de réseautage professionnel, il n’y avait rien qui parle ou soit destiné aux jeunes femmes de secteurs créatifs en particulier.

…et l’a transformé…

Je recevais plein d’e-mails de femmes qui me demandaient : “Comment est-ce que tu vis aux Etats-Unis ?”, “Comment fais-tu pour te vendre ? Pour trouver du travail ?” J’avais l’impression de stagner créativement parlant, donc j’ai décidé de publier seule un livre qui reprenait les choses que j’avais apprises, et des conseils que m’avaient donnés des femmes qui travaillaient dans des domaines intéressants. J’ai publié ce livre toute seule, je l’ai fait imprimer chez un petit imprimeur de LA et l’ai intitulé « Guide pratique pour les femmes qui travaillent dans les secteurs créatifs »

J’avais envie d’organiser quelque chose d’original pour le lancement du livre, donc j’ai mûri l’idée d’un espace où les jeunes femmes de ce secteur pourraient se rencontrer pendant une semaine. Quand j’y repense, c’était un peu fou. J’ai réussi à rassembler tout un groupe de femmes, j’ai organisé un petit-déjeuner, programmé toute une série de conférences sur une semaine, c’était génial.

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…les aléas d’un succès inattendu…

Dès que l’événement a été lancé, on a été pris d’assaut, sur place, mais aussi sur Internet. Ces trois dernières années, je ne vois pas le temps passer. Je n’avais pas lancé The Working Women’s Club pour en faire une entreprise à la base, je voulais juste créer quelque chose qui manquait dans ma vie, faire quelque chose de positif. Maintenant, le Working Women’s Club me rapporte de l’argent, revenus que je complète avec mon travail de free-lance. Au départ, c’était l’inverse.

…et son corollaire…

Comme souvent avec les entreprises indépendantes, les sources de revenus du WW Club sont diverses. Je crée et je vends des ressources professionnelles numériques (Je viens de lancer Class of 2018, un programme d’un an, avec du contenu et des événements, conçu pour enseigner aux participantes une nouvelle manière de travailler ); il y a une plateforme d’abonnements payante qui donne accès à des avantages et remises exclusifs ; je suis associée à des marques comme Nike Women, TOPSHOP et DKNY via une sélection d’événements et de contenu ; j’organise des ateliers et workshops payants dans des villes à l’étranger ; et je viens juste de lancer une plateforme dédiée à l’emploi appelée The Workspace. Il est possible, en s’acquittant d’un forfait, de faire répertorier une offre d’emploi ou de stage dans ma newsletter hebdomadaire. En gros, ça se bouscule ! C’est beaucoup de travail mais je me sens une grande responsabilité vis-à-vis des femmes pour qui The WW Club compte beaucoup, et j’ai envie de les soutenir autant que je peux.

How to / Build a Network

… l’investissement personnel…

Dans ma vie professionnelle, beaucoup de choses ont été déterminées par le fait que j’avais envie de pouvoir faire des choses sans qu’on vienne me poser des interdits ou des contraintes. Quand j’ai eu l’idée du WWClub, j’ai sollicité des marques pour qu’elles m’aident à financer ce que j’avais envie de faire, et elles ont toutes refusé ! Genre : “Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que c’est que ce projet ?” A un moment donné, je me suis dit : “Est-ce que je vais vraiment être obligée de piocher dans mes économies ?” J’ai vu que je n’avais pas le choix, c’était un peu comme si j’investissais en moi-même.

… parler d’argent, c’est important…

Je ne dirais pas qu’il faut être inconscient financièrement… En gros, si je ne peux pas payer mon loyer, personne ne le paiera à ma place. J’ai été stressée par des problèmes d’argent à différents moments de ma vie, mais l’année dernière, j’ai décidé de lâcher prise. Pas d’arrêter d’avoir envie de gagner de l’argent, mais de faire en sorte que ma relation à l’argent ne soit plus dictée par la peur. Sans vouloir me la jouer livre de développement personnel, je me suis rendu compte que comme toute chose dans la vie, quand on a peur et qu’on se sclérose, c’est encore plus difficile.

Il faut essayer d’identifier quelle est la compétence sur laquelle on pourra toujours compter financièrement parlant. Moi, j’ai toujours fait beaucoup de rédactionnel. Je crois qu’une fois qu’on sait qu’on pourra toujours subvenir à ses besoins, ça enlève une certaine pression financière.

…être sa propre référence en matière de réussite…

La seule vraie clé du succès, c’est de savoir quelle idée vous vous faites de la réussite personnellement, sans vous laisser distraire par l’idée qu’en ont les autres. Pour moi, c’est d’avoir envie d’aller travailler en me levant le matin. Ce n’est pas tant l’argent que je gagne, le nombre de followers, l’influence que j’ai sur les gens. Si le matin, je n’ai pas hâte de vivre pleinement la journée qui s’annonce, alors à quoi sert ce que je fais ?

8 comments

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  • Again I start my comment here saying I’m a man. This a wonderful post for both men and women but is the eventual goal to be gender less in these posts . To not feel the necessity to identify as a woman first but as a person !
    “ The Working Persons Handbook “.
    Jandrew
    Dress The Part
    http://jandrewspeaks.com

  • Thank you Jandrew ! I agree with you. The goal is to have a planet of women AND men in balance… that way to emphasize on women just put more inequality in this world… by the way, great post.

  • If your goal is gender equality, then please work with your fellow men to build a world where women’s values, viewpoints, and voices are appreciated *and compensated* the same way that men’s are.

    Asking women to stop talking about issues that directly impact us as women who have been raised in a non-equal world is not at all helpful to this project.

  • Smart woman! Very fresh, practical, simple to follow ideas…
    xo

    -D

  • So many good points, you’ve got me thinking! Thanks?

  • this is an incredibly awesome article, considering i am myself starting my own business. so hard to get your feet off the ground and awesome to hear from someone that has been successful at it!

    x, wordbyjessie.com
    @jjchase

  • Awesome article! will try this. With love

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