Style Story / Anna Polonsky
5 years ago by
Ça fait longtemps que nous suivons Anna Polonsky. Elle s’occupe de plein de projets créatifs et de communautés dans New York. C’est impossible de ne pas la remarquer.
Elle a fondé Polonsky & Friends et travaille avec des chefs et des entrepreneurs de l’industrie alimentaire pour affiner des marques, des esthétiques et des expériences culinaires spécifiques.
Comme la météo évoque la fin de l’été ici à New York, nous avons décidé d’aller jusqu’à Rockaway Beach pour retrouver Anna chez elle. Et comme vous pourrez le lire ci-dessous, elle est chaleureuse et possède un vrai talent pour le design. Je vous laisse donc profiter de notre dernière sortie plage de la saison tout en rencontrant Anna !
Ton style en trois mots.
Sans chichis. Éclectique. Élegant.
Quelle est ta vision du design ?
Tout ce que j’ai fait est motivé par des histoires. Quand je fais le design d’un espace ou que je crée une identité visuelle, je prends le soin de comprendre l’histoire de mes clients. Le but n’est pas de faire quelque chose de “cool” mais de traduire leur histoire et leur vision en mots et en images. J’ai la même attitude quand je m’habille ou quand je décore ma maison. La plupart de mes vêtements sont des pièces vintage et me viennent de ma famille, de mentors ou de boutiques d’occasion. J’aime l’idée de consommer de manière consciente et de porter les histoires de personnes que j’aime, ça insuffle de la positivité et de l’inspiration à ma vie quotidienne.
Qu’est-ce qui te plaît dans le fait de vivre à Rockaway ? Et que représente cette maison a tes yeux ?
Rockaway a changé notre vie, à mon mari Fernando et moi. C’est le répit dont nous avions besoin après 10 ans à New York. C’est un espace calme où nous pouvons déconnecter, renouer des liens avec la nature, nous retrouver, créer. Nous cuisinons beaucoup plus (et nous avons la chance d’être à 5 minutes à peine de la géniale Edgemere Farm !), il dessine et je lis beaucoup. Et c’est aussi la première maison que nous avons designée ensemble donc elle sera toujours unique à nos yeux.
Au-delà de notre attachement personnel, je crois que Rockaway est un trésor. Où pourrions-nous aller voir l’océan en métro en moins d’une heure ? Et où trouver une telle diversité ? La péninsule attire toutes sortes de gens. Sur notre bloc, nos voisins viennent des Caraïbes, de Suède, d’Afrique du Sud, des Philippines… Il y a des surfeurs, des postiers, des musiciens, des cuisiniers. Je pense que c’est le dernier espace à conquérir à New York, l’endroit où les personnes créatives ont encore le moyen de vivre et de prendre des risques.
Quels sont tes liens avec la nourriture ? Et pourquoi penses-tu que c’est un monde enthousiasmant ?
La nourriture a toujours joué un rôle important dans ma vie. Mon père cuisine extrêmement bien et il a un club à Paris, ma tante et mon oncle produisaient des uniformes emblématiques dans le monde de l’hôtellerie, mon premier job était pour un guide gastronomique, mon mari est chef et il dessine des céramiques pour des restaurants dans le monde entier…
J’ai eu la chance de commencer à travailler dans le monde de l’alimentation à un moment de changement radical pour l’industrie. Il y a vingt ans, ce n’était pas un sort enviable de travailler avec des chefs et il n’y avait pas beaucoup de possibilités quand on voulait travailler dans le monde de l’alimentation sans être dans un restaurant ou dans un magazine. Tout a changé depuis 15 ans que je travaille dans ce secteur. La demande de nouveaux concepts de restaurants, de nourriture de qualité, de contenus de toute sortes, se montre sans limite, ce qui permet à des profils comme le mien de contribuer, pas du côté opérationnel mais du côté créatif. C’est ce qui m’a donné l’idée de créer The MP Shift, l’entreprise que j’ai co-fondée et qui fait partie des 360 premières agences dans le secteur de l’hôtellerie. J’ai vu des restaurants devenir des marques et je me suis rendu compte que beaucoup de chefs talentueux avaient besoin d’aide pour traduire leur vision en mots, en graphiques, en espaces.
C’est très excitant de faire partie de ce tourbillon créatif international qui entoure la nature. J’ai pu collaborer avec de vrais visionnaires, des entrepreneurs, des chefs, des créateurs, des artistes qui aiment la nourriture, et tous repoussent les limites de la culture et des rituels. Mais avec l’univers politique de ce pays qui est devenu de plus en plus sombre, j’ai voulu m’engager plus et travailler à des projets à fort impact. C’est ce qui a donné naissance à mon nouveau projet, Polonsky & Friends, à travers lequel je veux utiliser ma stratégie et mes compétences en direction créative pour des clients qui font avancer les concepts d’inclusivité, de développement durable, d’artisanat, de bien-être. Ce qui m’enthousiasme en ce moment, c’est de donner aux gens qui travaillent dans le secteur de l’alimentation les bons outils pour améliorer le monde.
Les dernières choses qui t’ont inspirée / influencée ?
Les gens :
Mes premiers clients à Polonsky & Friends, les chefs James Henry & Shaun Kelly, qui ont abandonné des restaurants à succès dans le Paris glamour pour ouvrir une ferme agricole et un hôtel-restaurant, à partir de rien, à 45 minutes de New York, selon les principes de l’agriculture régénérative.
Ou le chef, artiste et écrivain Tunde Wey, né au Niger mais installé à la Nouvelle Orléans, qui a organisé des dîners-performances dont on a beaucoup parlé et qui cherche à utiliser les mécanismes du pouvoir en utilisant la nourriture pour créer un débat autour de l’immigration et des inégalités raciales en Amérique et ailleurs.
Des lieux :
OStudio, l’espace de travail collaboratif que mon mari vient d’ouvrir à Brooklyn et où j’ai mon bureau. C’est une sorte de WeWork mais pour les créatifs, avec des intérieurs plus soignés et tout une communauté d’artistes et de créatifs qui créent des choses dans un espace commun. C’est inspirant d’être entourée de gens qui ne travaillent pas dans mon secteur, qui travaillent l’argile, qui peignent, dessinent, tricotent, filment, créent toute la journée.
Une chose dont tu ne peux pas te passer ?
A part la bonne nourriture et les bonnes histoires… !
La communication et le débat – ce n’est pas surprenant que, pour vivre, j’aide des gens à transmettre un message. Je communique beaucoup et j’ai du mal avec les non-dits. Ce n’est pas du goût de tout le monde mais c’est crucial dans toutes les vraies relations d’après moi.
Great story. Where is her gorgeous red/orange floral print dress from? Want it!